Cet ouvrage de Jacqueline de Romilly traite de la Grèce, mais par rapport à un problème bien actuel : la violence. Celle-ci nous menace de toute part, elle sévissait déjà dans le monde antique ; mais il se trouve que les auteurs grecs et athéniens, n'ont pas cessé de s'élever contre elle de toutes leurs forces pour la refuser et la condamner. Contre elle, ils ont découvert et défendu un idéal de justice, de douceur, de solidarité humaine. Ils l'ont fait de même dans les domaines où la violence semblait devoir régner en maîtresse ; c'est le cas de ce genre si grec qu'est la tragédie ; c'est aussi le cas de ces récits mythiques où les dieux montrent parfois tant de cruauté ou d'injustice. Ce sont divers témoignages anciens qui nous sont ici présentés avec tout le relief qu'ils prennent à un moment qui est celui de leur premier surgissement.

A partir de faits divers célèbres qui inspirèrent des écrivains comme Stendhal, Genet ou Le Clézio, ce livre met en valeur le dialogue incessant qui s'est noué entre deux systèmes de narration et montre comment le fait divers invente une écriture du réel qui sollicite l'imaginaire et le mythe, le hasard et le destin.

Sociologue, l'auteur montre que la représentation de la violence à l'écran est le reflet d'une conviction mythique propre à la culture américaine, la société n'étant qu'un rempart précaire contre l'animal qui est en nous. Les "serial killers" comme les personnages sanglants de la fiction ne font que répéter les figures héroïques des sagas nordiques, les Bersekr.

4ème de couv. : La collection "Idéologies et société" présente des textes et des propositions pour faire entrer la lecture dans la vie de la classe, grâce à une fiche pédogogique intégrée. Par le recours aux moyens d'expression audio-visuels, à la recherche documentaire, par la répartition des tâches entre les groupes et les individus... La collection s'engage dans une voie nouvelle qui concilie les thèmes d'actualité, auxquels les lecteurs sont préparés par les moyens d'information de masse, avec une réflexion sur la spécificité de l'écriture littéraire. Elle s'adresse à tous les types d'enseignement aux besoins de l'animation de groupes et de la formation permanente.

Jonathan Littell, né le 10 octobre 1967 à New York, est un écrivain franco-américain. Son roman Les Bienveillantes, écrit entièrement en français et signé à l'âge de 39 ans, lui vaut le prix Goncourt 2006 et le Grand Prix du Roman de l'Académie française 2006. C'est aussi grâce à ce roman qu'il obtient le 8 mars 2007 la nationalité française pour « contribution au rayonnement de la France » après deux tentatives infructueuses en 2006. Né d'une famille (Lidsky) d'origine juive émigrée de Russie aux États-Unis à la fin du XIXe siècle, il est le fils de l’écrivain Robert Littell. Aujourd'hui domicilié à Barcelone avec son épouse belge et ses deux filles, il a passé son enfance en France, pays qu’il ne quittera qu’au moment d'entrer à l’université Yale après avoir passé son baccalauréat au lycée Fénelon en 1985. Même si sa famille n'a pas vécu de façon directe le sort réservé aux juifs en Europe, Jonathan Littell a grandi avec cette histoire, qui sera le thème central de sa première œuvre... in : Wikipédia, 2009-09-20

Michel Terestchenko, philosophe. Dernier ouvrage publié : Un si fragile vernis d'humanité, banalité du mal, banalité du bien, La Découverte, 2005

"Les bienveillantes" est le livre-évènement de la rentrée littéraire 2006. Prix Goncourt, le roman a partagé la critique en deux camps : ceux que parlent de chef-d'oeuvre, de nouveau "Guerre et paix", et ceux qui évoquent la fascination du mal, un livre malsain, une imposture littéraire. L'auteur décrypte le contenu du livre, recense ses erreurs et explique les raisons du triomphe. Tout public. (Livres hebdo : livres du mois, 11, 2006)

Cet essai montre que la définition de la bêtise est d'abord une question politique, une marque de distinction et de ségrégation sociale. Il revisite les poètes et les écrivains, Barthes, Höderlin, Flaubert, Kafka, Musil, Michaux, Pynchon... mais aussi les philosophes Kant, Hegel, Heidegger... que la bêtise fascina.

Jean-Michel Rabaté est professeur de littérature anglaise et comparée à l'université de Pennsylvanie (USA). Il est l'auteur de plus de vingt ouvrages portant sur la psychanalyse, la théorie littéraire, le modernisme et les rapports entre philosophie et littérature.