Inquiétudes sur le marché français du vin du fait de la multiplication des rachats de domaines viticoles dans l'Hexagone par les investisseurs chinois. Si le Bordelais a été le premier territoire investi, les opérations gagnent d'autres domaines comme l'illustre le rachat du château de Gevrey-Chambertin en Bourgogne par des Chinois, en 2012. Les experts y voient là un inversement de tendance : la Chine était autrefois un Eldorado pour les viticulteurs français à l'export (500 000 hectolitres de vins de Bordeaux ont été importés par le Chine en 2011).

Tout au long de son histoire, le vignoble bordelais a vu se constituer des dynasties, souvent venues de toute l'Europe, qui ont assuré son rayonnement. Plus appréciées des Anglais que des Français, jusqu'au XIXème siècle, ses vins, notamment les crus classés, suscitent aujourd'hui bien des convoitises chez nos concitoyens fortunés. Les successeurs des Chartons voient grands. La preuve de cette reconquête : la construction de chais, signés des plus prestigieux architectes en vue. Un focus sur l'offre oenotouristique de ce terroir.

Décryptage, en avril 2012, de la vague de rachats de domaines viticoles par des investisseurs chinois qui touche l'ensemble de la filière du Bordelais. Alors qu'en 2010 seul un domaine viticole avait été acheté par un homme d'affaires chinois, pour deux en 2009 et un en 2008, le marché a pris un tournant en 2011 avec près d'une douzaine d'acquisitions. C'est notamment l'évolution de la fiscalité sur les plus-values qui a fait s'accélérer un certain nombre d'opérations. Sur 8000 domaines viticoles du Bordelais, les investisseurs chinois en possèdent 24.