Ce volume contient : Premiers écrits L'usage du monde La descente de l'inde Chronique japonaise Le poisson-scorpion Le dehors et le dedans Voyage dans les lowlands Journal d'aran et d'autres lieux L'art populaire en suisse (extraits) Histoires d'une image Le hibou et la baleine La chambre rouge La guerre à huit ans Routes et déroutes À quel envoûtement obéit un jeune Suisse bien né, sur le berceau duquel les fées se sont penchées, pour «prendre la route» à 24 ans, ses diplômes en poche, en Fiat Topolino, mais sans un sou vaillant et pour un aller simple ? Il est décidé à en découdre. Avec lui-même, avec la vie et avec l'écriture. De la Yougoslavie au Japon, c'est dur, mais c'est cette dureté qu'il recherche : la descente en soi qui peut être illumination ou descente aux enfers, l'intensité de l'instant et l'ennui qu'il faut meubler avec des riens. Le pittoresque, l'observation ne sont que des supports à la quête de soi et à la douleur de l'écriture, mais ils nous valent des portraits truculents, des récits merveilleux car ce conteur est un enchanteur. Il fait son miel avec les surprises de la route qui ne sont pas ce que l'on croit. Ainsi ce corps encombrant qui réclame chaque jour sa pitance et que frappe un cortège de malarias, de jaunisses à répétitions, sans parler des dents qui prennent la poudre d'escampette. On s'en va «pour que la route vous plume, vous rince, vous essore, vous rende comme ces serviettes élimées par les lessives qu'on vous tend avec un éclat de savon dans les bordels... Sans ce détachement et cette transparence, comment espérer faire voir ce qu'on a vu ?». Mission accomplie. Nicolas Bouvier a payé sa livre de chair et bien au-delà, et son écriture de l'extrême exigence, de l'économie du mot, fait de nous des visionnaires par procuration auxquels il arrache «des râles de plaisir».

"Qu'est-ce que je fais là" est la sélection personnelle que Bruce Chatwin a effectuée parmi les récits, portraits et journaux de voyages qu'il a rédigés au cours de sa trop brève existence. Ce recueil reflète la fascination qu'ont exercée sur lui le beau et le bizarre, les terres et les temps méconnus, et ces histoires surprenantes qu'il a entendues au cours de ses pérégrinations. Il part au Népal à la recherche du yeti et, en Afghanistan, suit les traces de son mentor, Robert Byron. Il interviewe André Malraux, accompagne Madame Gandhi dans sa campagne électorale et retrouve au coeur du Ghana Werner Herzog qui tourne {Cobra Verde} avec Klaus Kinski. Avec un mélange d'esprit, de compassion et d'érudition, Bruce Chatwin nous dévoile peu à peu sa vision du monde. A Hong Kong, il évalue les propriétés des "lignes du dragon" et le rôle des géomanciens dans la construction des gratte-ciel. A plusieurs reprises, il revient sur le thème qu'il a développé dans {le Chant des pistes}, sur cette conception de la vie comme "un voyage à pied". Et à Marseille, dans un bidonville peuplé d'Algériens, découvre "non perdue, une idée de l'égalité de tous les hommes devant Dieu

Souvenirs de voyages, constellés d'îles — Rhodes dans Printemps d'île, la Sicile dans La Coquille d'or, Korcula, Otok, Vrnik, Hvar (Lesina) dans Séjour dalmate, les îles du Cap-Vert, Fernando-de-Noronha, les Canaries et les Açores dans le Voyage atlantique qui donne son titre au recueil. Ici et là, Jünger s'intéresse aux formes et aux traces de vie, aussi ténues soient-elle en apparence : le sillage d'une barque, le vol d'un insecte, le plumage d'un oiseau : on reconnaît l'oiseau aux plumes qu'il porte. « Je suis un chevalier du soleil, de la forêt, des landes arides, du croissant lunaire. » Ici, on ne doit pas s'enquérir des fins — il y a une jouissance primordiale à montrer ce que l'on est (La Coquille d'or, p. 57). En vue des îles dalmates, Jünger s'émerveille de l'intuition d'Hölderlin qui, loin des parages où s'ébattent les dauphins, sut reconnaître dans sa plus secrète signification, l'impérissable beauté du monde des îles (Séjour dalmate, p. 98).

Présente quelques mirages de l'auteur, sortes de collections ramassées au gré de sa fantaisie, par exemple en Inde, aux Iles-sous-le vent, ou bien dans les mines du grand erg occidental et du fleuve Amazone, ou bien encore dans les villes de neiges de l'Islande, dans les dédales où vivent les enfants...

Un recueil de textes et de songes d'un "écrivain-voyageur" qui permet de découvrir les merveilles cachées du voyage. G. Lapouge se fait guide pour celui qui aime les mirages, les arrière-pays, la beauté invisible des choses, les géographies imaginaires ou le bruit de la neige. Prix Femina essais 2007.

Française née en Belgique, naturalisée américaine, M. Yourcenar fut dès l'enfance une grande voyageuse. Qu'elle évoque la Grèce, l'Espagne ou le Japon, elle fait preuve d'érudition, et d'une grande sensibilité aux hasards et à l'éphémère des rencontres, et surtout à la nature et aux destructions que lui inflige l'homme.

Le voyage sous toutes ses formes et ses incidences traverse et inspire des pans entiers de la prose d'Andreï Bely (1880-1934), une des figures majeures du symbolisme russe. Nous en suivons les péripéties à travers sa correspondance et ses mémoires qui nous mènent en Egypte, à Moscou, à Dornach, à Berlin... du début du siècle jusqu'aux années 30.

Inspiré d'une traversée que J. Rolin a effectuée en 1980, ce journal est le récit d'un voyage imaginaire débridé au départ de la Belgique et à destination d'un chapelet d'îles désertes entre l'Alaska et le Kamtchatka, via la Norvège, l'Afrique et le Brésil. A bord du cargo le Meistersinger, le commandant fume de l'opium et le narrateur vit une idylle avec une femme de très petite taille.