Dans un tout autre répertoire, les lecteurs de "L'art de perdre" d'Alice Zeniter ont applaudi un livre d'histoire qui était le roman de cette histoire de la mémoire harki. Alice Zeniter y a fait entendre les voix jusqu'ici étouffées d'une longue souffrance. Son roman n'a rien cédé à l'exactitude historique, il n'a rien « inventé » et pourtant le roman demeure sa forme ultime. Alice a expérimenté cela, dans "L'art de perdre" (titre emprunté à la poétesse américaine Elizabeth Bishop), que l'histoire apprenait à s'écrire par les voies du roman et non contre.

Après avoir exposé les blessures laissées par la guerre d'Algérie, Alice Zeniter raconte une autre ancienne colonie française : l'explosive Nouvelle-Calédonie. Son livre "Frapper l'épopée" a l'ambition de capter et de transmettre la folie colonisatrice des hommes, et les souffrances qu'ils sèment dans la population sur des générations. Une réussite.

S'engager dans les institutions démocratiques ou faire la révolution ? Dans l'avant l'effondrement : la romancière, dont c'est le premier film, coréalisé avec Benoît Volnais, fait le portrait d'une jeunesse écartelée. Rencontre.