"Faute d'amour" a décroché le Prix du jury 2017 à Cannes. Rencontre avec le maître russe Andreï Zviaguintsev.

"Faute d’amour" sort le 20 septembre 2017 en France. Andreï Zviaguintsev y dépeint une société russe minée par la dureté des relations sociales. Une vision difficile à accepter en Russie.

Pendant qu'un couple se déchire, leur enfant de 12 ans disparaît mystérieusement... Le grand Andreï Zviaguintsev radiographie le pays de Vladimir Poutine dans un conte moral d'une noirceur inouïe.

Titres recensés : "Un beau soleil intérieur", Claire Denis ; "Demain et tous les autres jours", Noémie Lvolsky ; "Good Time", Ben et Joshua Safdie ; "L'Atelier", Laurent Cantet ; "Vers un destin insolite sur les flots bleus de l'été", Lina Wertmüller ; "Faute d'amour", Andreï Zviaguintsev ; "Happy End", Michael Haneke ; "Grandeur et décadence d’un petit commerce de cinéma", Jean-Luc Godard ; "Confident royal", Stephen Frears.

Des parents odieux perdent leur enfant. Prix du jury à Cannes, une vision clinique et glaçante de la nouvelle petite bourgeoisie russe.

En quinze ans et tout juste cinq films, Le cinéaste russe a accouché d'une oeuvre suffisamment foisonnante, imposante et poignante pour qu'elle se retrouve aujourd'hui compilée dans un coffret Blu-ray d'une richesse inépuisable.

De l'avis de la critique française et internationale réunie sur la Croisette en mai, "Faute d'amour", le cinquième long métrage d'Andreï Zviaguintsev méritait mieux que ce Prix du jury aux allures de lot de consolation qui lui a été attribué à Cannes. Peu importe. L'essentiel est de pouvoir se régaler, en cette rentrée, de la mise en scène inspirée d'un cinéaste qui témoigne à la fois de l'éternelle âme russe et de l'actualité la plus sombre de son pays dans une fable à vocation universelle.

Film après film, le réalisateur dresse l'état des lieux de la société russe contemporaine à travers l'implosion de son noyau de base : la famille. Dans "Faute d'amour", le réalisateur explore les ravages du divorce sur Aliocha, l'enfant de la famille, âgé de 12 ans.

Six années se sont écoulées depuis qu'Andreï Zviaguintsev a réalisé "Faute d'amour", son dernier film à ce jour. Son oeuvre qui ne compte que cinq longs métrages s'impose pourtant comme l'une des plus singulières du cinéma contemporain, à l'image de celle de son aîné Andreï Tarkovski, auquel il est souvent comparé et avec qui il partage désormais le choix de l'exil face au comportement de son pays natal. Sommaire. L'oeuvre au noir. "Je dois travailler, c'est mon oxygène", entretien avec Andreï Zviaguintsev