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IL giorno della cibetta

Année de parution :
1978
Collection :
1 vol. (120 p.) : 18 cm
Un homme est assassiné au petit jour, au moment où il allait monter dans un autobus, dans la petite ville de S. C'est l'un des patrons d'une petite société de construction, Salvadore Colasberna. L'enquête est confiée aux carabiniers de C. à la tête desquels se trouve le capitaine Bellodi, "Emilien de Parme", un homme du nord. Il est assisté dans cette enquête de Sposito, précieux auxiliaire, en particulier parce qu'il est Sicilien, au fait des coutumes, des parlures autant que des silences de ses concitoyens. L'enquête est complexe d'autant que Bellodi ne veut pas seulement un assassin, il veut le ou les commanditaire(s) du meurtre. Sur sa route vont se dresser des obstacles que le roman met en scène à travers des conversations d'anonymes : "l'homme habillé de noir" / "l'homme blond", ou diverses "excellences" dans lesquelles le lecteur n'a pas de mal à identifier des députés, des juges, et autres autorités. Sciascia construit son roman comme un film, en successions de séquences (17). L'histoire se déroule sur un laps de temps assez court, une semaine environ, en janvier, dans les années 1950, le souvenir de la guerre est encore proche, mais Giuseppe Pella étant "ministre" (p. 163), cela situerait la fiction en 57/58. Le narrateur ne fait entrer son personnage principal que dans la séquence 3. Ensuite le récit alterne l'enquête de Bellodi, qui est pour l'essentiel construite de dialogues (les interrogatoires des témoins et/ou suspects), et les conversations anonymes qui en montrent les répercussions jusqu'à Rome et à la chambre des députés (séquences 4 et 16). Enquête et conversations anonymes mettent en évidence des réseaux criminels, ici liés à la construction civile (équipements, routes, bâtiments), d'un côté il s'agit d'extorquer le prix d'une "protection" aux entreprises intéressées par les adjudications et, de l'autre, de "pomper" la manne institutionnelle des investissements de l'Etat. Par exemple, "le financement d'une route complètement inutile, avec un tracé impossible". Bref, il est question du début à la fin des rouages de la Mafia, une organisation qui "d'après le gouvernement, n'existait que dans l'imagination des socialistes et des communistes." Mais tout cela, in fine, fait beaucoup d'argent comme le démontre la séquence 15. Et pour assurer ces lucratives entreprises, tout est bon, du meurtre à l'incrimination d'innocents. Source : http://www.maremurex.net/sciascia.html