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"Pororoca". Pisi Ionescu a disparu

Numéros de page :
pp.42-43
Depuis quinze ans de Nouvelle Vague, l'ironique et minutieuse attention roumaine portée à la durée, à l'espace et aux êtres qui s'y débattent ne s'était pas encore frottée aux affres du thriller. Par évidence stylistique : dans ce cinéma-là, presque jamais une note de musique pour saisir le spectateur, peu de personnages héroïques ou diaboliques, guère d'événements retentissants sinon l'étalement inlassable de la médiocrité humaine et de ses risibles convulsions. Constantin Popescu, remarqué pour deux beaux films en festival, le soldatesque "Portretul luptatorului la tinerete" et la comédie de moeurs "Principii de viata" (n° 608, octobre 2011, p. 72), défriche une nouvelle contrée avec "Pororoca". L'argument rappelle le "Bunny Lake a disparu" (1965) d'Otto Preminger : une petite fille disparaît, l'un de ses parents se bat pour retrouver l'enfant mais se heurte à une certaine incrédulité policière, avant de glisser vers les franges inquiétantes de la maladie mentale...