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Nicolas Pariser, "Alice et le maire"

Numéros de page :
pp.18-25
Révélé par "Le Grand Jeu", thriller politique paranoïaque, insolite et énigmatique, Nicolas Pariser change de registre, tout en conservant le milieu politique et la composante ludique. "Alice et le maire" est une brillante comédie sur la vanité du pouvoir et les incertitudes de la vocation, qui remet à l'heure quelques pendules éthiques et idéologiques. La mise en scène fluide, presque chorégraphique, a gagné en assurance, et le film se déploie avec un rythme virevoltant. « Depuis que le cinéma s'est mis à parler, il se doit de dire des choses intelligentes. », disait Joseph L. Mankiewicz. Nicolas Pariser semble suivre ce conseil, en donnant à la parole une place prépondérante et jouissive : brillamment dialogués, ses films ne sont pas bavards, mais loquaces, et nous engagent à savourer le pouvoir du langage autant qu'à nous en méfier. Le mensonge peut se terrer derrière la séduction des mots, mais pour qui sait décrypter les faux-semblants, une autre vérité peut apparaître, mettant à nu la vulnérabilité des personnages et des institutions. Pour jouer ses partitions, Pariser choisit avec discernement ses solistes et les guide d'une main de maître : pour son premier film, un subtil quatuor d'acteurs (Melvil Poupaud, André Dussollier, Clémence Poésy, Sophie Cattani), ici un duo de virtuoses (Fabrice Luchini et Anaïs Demoustier) soutenus par une nuée de comédiens épatants. Sommaire. "On était tellement de gauche". "L'idéal, c'est d'apparaître profond involontairement", entretien avec Nicolas Pariser.