Stéphane Brizé
Bulletin : Positif 669 - novembre 2016
Numéros de page :
8 p. / p. 14-21
En sept longs métrages sur un peu plus de quinze ans, l'autodidacte Stéphane Brizé a fait évoluer son cinéma de façon impressionnante. Adepte depuis ses débuts d'un "intimisme à la française" qui s'attache au parcours intérieur de personnages à la fois singuliers et banals révélant au final une véritable complexité, ce cinéaste exigeant mais discret a fini par susciter l'adhésion d'un large public, de façon inattendue, avec "La Loi du marché", porté par sa troisième et triomphale collaboration avec l'acteur Vincent Lindon (César et Prix d'interprétation à Cannes). La réalisation, puis le succès de ce film réalisé avec les moyens du documentaire ont pour ainsi dire "libéré" son auteur du sobre classicisme (traversé d'intenses percées émotionnelles) de "Mademoiselle Chambon" et "Quelques heures de printemps". Rêve caressé depuis longtemps, son adaptation d'"Une vie" de Guy de Maupassant échappe ainsi à tous les pièges de l'adaptation d'un classique : oeuvre audacieuse, bouleversante, radicale dans ses partis pris de mise en scène, "Une vie" est aussi la confirmation d'un point fort chez Stéphane Brizé, la direction d'acteurs, avec la révélation d'une comédienne exceptionnelle, Judith Chemla.