Trois ans après les attaques à Paris, les protagonistes ont été identifiés, mais des questions demeurent

C'est une date gravée à jamais dans les mémoires. Ce soir-là, Daniel Psenny, journaliste au "Monde", était chez lui, tout près du Bataclan. Grièvement blessé en tentant de porter secours à une victime, il avait filmé quelques minutes plus tôt de sa fenêtre les seules images connues du carnage. Il revient aujourd'hui sur cette nuit l'horreur, mais aussi sur la vie d'après: la convalescence, la douleur, l'ambiguïté de son double statut de victime et de journaliste. Et surtout la chance d'être en vie.

Trois ouvrages reviennent sur la neurasthénie politique et intellectuelle de l'Hexagone, toujours sidéré après les attentats.

Propriétaires ou locataires, ils ont vécu l'assaut du Raid contre leur immeuble où se réfugiaient Abaaoud et ses complices du 13 novembre 2015. Traumatisés, démunis, hébergés en foyers, ils se heurtent à des murs législatifs et n'ont toujours réintégré leurs appartements.

Il y a un an, les attentats de Paris faisaient 130 morts. Après ceux de Nice, en juillet, ce journaliste allemand décrivait, dans un texte très personnel, l'ambiance qui règne désormais dans l'Hexagone.

La mémoire des attentats est un processus vivant qui exige, autant que des moyens pour la lutte antiterroriste, des outils intellectuels à la mesure du danger totalitaire.