Des quatre coins du monde, ils affluent à Jérusalem pour annoncer le retour du Christ dès l'an prochain.

Les ordinateurs qui pilotent les centrales nucléaires du monde entier vont-ils dérailler à la dernière seconde du 31 décembre 1999 ? On espère bien que non, mais EDF a quand même dépensé 600 millions de francs pour en être sûr.

Plus de bulles sur la ville ? La peur de manquer de champagne pour finir le siècle provoque déjà une frénésie d'achats, les producteurs jurent que les prix resteront sages.

Ne prenez pas l'avion, il pourrait ne pas atterrir ; ni même l'ascenseur, il risque de tomber en panne... Les experts sont formels : il est désormais trop tard pour que tous les programmes informatiques de la planète soient adaptés à l'an 2000, avant l'échéance fatidique du 31 décembre 1999.

Le siècle qui s'achève fut-il le plus sanglant de l'Histoire ? Quel avenir pour l'homme au seuil du troisième millénaire ? Avec Stephen Jay Gould, Jean Delumeau et Jean-Claude Carrière, Umberto Eco répond dans un livre collectif, dont nous publions ici un extrait.

Réveillons monstres, gadgets à la chaîne, trouvailles de créatifs, plans juteux pour multinationales, mobilisations des capitales et des pays : la fin du millénaire promet une gigantesque foire pour oublier que le futur ne tient aucune de ses radieuses promesses.

Le 31 décembre 1999 à 23 h 59, tous les ordinateurs du monde vont revenir de 99 à 00, parce qu'ils ne savent indiquer la date que par les deux derniers chiffres du millésime. Pour empêcher une paralysie totale de tous les systèmes, il faut impérativement en modifier les programmes...

Référence futuriste, la date symbolique de l'an 2000 a fasciné durant tout le XXe siècle.

L'An 2000 n'est pas un anniversaire ordinaire. Son échéance rapprochée éveille, aux Etats-Unis du moins, non seulement des formes traditionnnelles de millénarisme religieux, mais aussi des catastrophismes beaucoup plus modernes.