A la fois lieu de transit et de connexion en marge des métropoles, vitrine et centre commercial d'un pays ou d'une région, l'aéroport d'aujourd'hui, forcément colossal et ultramoderne, est en passe de devenir une ville à part entière...

C'est un lent grignotage. Dans les bureaux de poste, les gares, les aéroports, sur les plans d'aménagement urbain, au centre-ville comme à la périphérie, une même contrainte enserre insensiblement les usagers des espaces publics : le passage imposé au travers d'espaces marchands. Pour les promoteurs de cette métamorphose, la consommation, contrôlée et sécurisée, doit remplacer toute déambulation rêveuse.

Focus sur les difficultés rencontrées par les aéroports régionaux en France, qui n'accueillent pas assez de passagers et doivent donc faire avec des ressources très limitées. A titre d'exemple, malgré ses 539 230 passagers en 2015, l'aéroport de Rennes (Ille-et-Vilaine) se trouve sous le seuil de rentabilité, fixé à 800 000 passagers. Parfois jugés trop proches, trop nombreux ou trop coûteux, ces infrastructures ne peuvent pas, non plus, compter sur l'Etat ou les collectivités pour remplir leurs caisses, malgré une hausse généralisée du trafic aérien dans le monde.