Les autorités tentent de réduire au silence cet artiste courageux et volontiers provocateur. Mais plus elles s'acharnent sur lui, plus ses fans sont nombreux... ″L'Express″ l'a rencontré.

Elu ″homme de l'année″ par ″Time Magazine″, l'artiste chinois voit reconnus trente ans d'engagement artistique. Interdit de sortie de territoire mais porté par une vague de solidarité planétaire, il poursuit son oeuvre.

Le fondateur de WikiLeaks est célèbre, mais quel homme est-il au juste ? Le spécialiste d'art contemporain Hans Ulrich Obrist s'est entretenu longuement avec lui cet hiver et a invité des artistes à lui poser des questions. Dans ce dernier volet, Julien Assange parle de son éventuelle extradition aux Etats-Unis et donne des conseils au plasticien chinois Ai Weiwei.

Retraçant ses travaux des années 1990 à nos jours, la rétrospective que consacre la Royal Academy à l'artiste chinois atteste d'une recette artistique à l'efficacité redoutable. Or, mis bout à bout, les procédés visuels répétitifs d'Ai Weiwei, aussi puissants soient-ils, masquent parfois un manque de finesse, voire une certaine vacuité dans leurs propos, quand ils ne provoquent pas l'ennui.

Pendant les quatre années qu'a duré son assignation à résidence à Pékin, l'artiste chinois n'a cessé de faire entendre sa parole dissidente. Libre depuis juillet 2015, il a pu superviser en personne l'exposition que lui consacre la Royal Academy Of Arts de Londres, à partir d 19 septembre. Une rétrospective qui met en avant son art de la subversion.

Ai Weiwei n'a pas renoncé à faire oeuvre politique. Emprisonnée par Pékin, la star chinoise de l'art contemporain a retrouvé la liberté en juillet 2015. C'est désormais à Berlin que vit et travaille cet admirateur de Marcel Duchamp. Entre ready-made, installations monumentales et usage intensif des réseaux sociaux, son travail se veut plus que jamais "conscient". A l'image du dernier projet qu'il cmnpte mener à bien : un monument en hommage aux migrants. En attendant, il expose à Paris de fabuleuses créatures.

Une étude anglaise vient de prouver que certaines oeuvres du plasticien Damien Hirst dégageraient un gaz toxique. Une affaire moins singulière qu'il n'y paraît.

Il est arrivé qu'un artiste internationalement reconnu, Ai Weiwei, ait voulu se pencher sur le sort des migrants de par le monde. C'est l'une des raisons, sans doute, pour laquelle les journaux et même les dictionnaires continuent de le définir comme un artiste "politique", "activiste" et "dissident", en dépit de sa stratégie commerciale proche de ses confrères Damien Hirst ou Takashi Murakami et de sa place remarquable dans le marché de l'art (deux millions et demi de dollars chez Christie's à New York pour "Map of China" en 2016).