Sous le coup d'affaires de corruption, le groupe aéronautique a lancé depuis deux ans une enquête sur ses agents commerciaux en utilisant un cabinet d'avocats new-yorkais. Au risque de mettre en péril l'entreprise. La confiance semble rompue entre le PDG du groupe, Thomas Enders, Emmanuel Macron et Angela Merkel, qui sont déterminés à agir pour éviter le pire. En complément du dossier, l'article "D'un projet européen à un groupe global".

Une fusion propre à déstabiliser le constructeur européen ? Le rachat du concepteur du DC 10 par Boeing confirme au contraire le succès d'Airbus et lui ouvre de nouvelles perspectives.

Au cours de la campagne présidentielle française, l'annonce d'un plan prévoyant dix mille suppressions d'emplois à Aérospatiale a suscité sa moisson de réactions indignées - et sans conséquence. Quelques semaines plus tard, la divulgation du montant de la rémunération (plus de 8 millions d'euros) versée à M. Noël Forgeard, ancien président-directeur général d'Airbus, au moment de son départ a ranimé la colère.

Pour la première fois depuis la création du consortium européen, profitant de ses difficultés, les Français ont pris seuls les commandes d'Airbus. Affolés, les Allemands envisagent de faire entrer leur Etat dans le capital, contredisant ce qu'ils ont toujours prôné.

On attendait un grand chambardement industriel. Les retards et les mécomptes des nouveaux modèles de la gamme, la lutte pour l'emploi et les pôles d'excellence débouchent sur un choc franco-allemand où la France, en campagne électorale, aura du mal à défendre son leadership.

Réorganisation du capital, remise à plat du pacte d'actionnaires, simplification de l'organisation de l'organigramme : l'avenir du géant de l'aéronautique passe par un problème d'hommes.

Pour battre Boeing, l'avionneur surmotive ses ingénieurs d'élite comme ses ouvriers.

Doublé par Boeing, affaibli par des retards techniques et des luttes intestines, le groupe européen doit d'urgence modifier son plan de vol.

Le premier A380 va enfin être livré et les carnets de commandes sont pleins. Mais Allemands et Français se disputent toujours le manche et 10 000 emplois doivent être supprimés. Accrochez vos ceintures !

L'A380, projet européen phare de 2000, est devenu celui par lequel le doute s'installe.

Faute d'un accord entre la France et l'Allemagne sur le futur A350, la présentation du plan de restructuration de la firme aéronautique est retardée.

Le plan "Power 8" prévoit la supression de 10 000 emplois. En France, pays le plus touché, les candidats ont promis de rouvrir le dossier.