Les découvertes s'accumulent, qui prouvent que Néandertal avait des préoccupations métaphysiques et esthétiques.

La datation au carbone 14 des peintures de la grotte Chauvet bouleverse la vision d'une évolution linéaire de l'art préhistorique.

L'art des cavernes est-il l'expression d'un chamanisme préhistorique ? L'hypothèse avait suscité quelques remous chez les archéologues. Vivement rejetée par les uns, elle est désormais reprise par des spécialistes de l'art antique des Amérindiens.

Avant de s'afficher, vers -10 000, sur des rochers en plein air, l'art préhistorique, apparu vers -32 000, s'exprime d'abord dans les profondeurs des cavernes.

Les anthropologues ont pris l'habitude de diviser le monde en sociétés à écriture et sociétés sans écriture. Pour Carlo Severi, c'est là une vision bien manichéenne. En effet, de nombreuses sociétés à tradition orale perpétuent la mémoire du groupe au moyen d'images.

La préhistoire s'intéresse à des périodes et à des lieux d'où l'écrit est encore absent. Certains vestiges archéologiques ont pourtant un statut particulier puisqu'ils nous révèlent certaines des préoccupations non matérielles des hommes de cette époque.

La représentation de trois figurines sculptéees découvertes en Allemagne vient conforter l'idée que l'art préhistorique aurait pu être d'emblée une manifestation cultuelle complexe. Elle ne permet pas toutefois de conclure sur la fonction symbolique de ces évocations animales ou humaines pour l'homme du Paléolithique.

L'art paléolithique a été étudié sous bien des aspects pour tenter de comprendre comment vivaient et pensaient nos lointains ancêtres. Un peu comme Champollion avec les hiéroglyphes, Emmanuel Guy tente de déchiffrer les dessins qu'ils nous ont légués.