Forgée par Germano Celant en 1967, la notion d'arte pavera est demeurée ouverte à de nombreuses interprétations. Souvent présenté comme une réaction à l'industrialisation et l'américanisation de la société italienne, l'arte pavera est surtout, comme le précise ici Jean-Christophe Royaux, une poétique qui emprunte au théâtre d'avant-garde un nouveau rapport à l'espace et aux choses. La douzaine d'artistes qui composent ce groupe historique sont à l'honneur, à Paris, à la Bourse de commerce qui leur consacre la totalité de ses espaces jusqu'au 20 janvier 2025.

« Il s'agissait de réaliser, à partir de techniques et de matériaux simples et peu coûteux, des installations élémentaires qui permettaient aux spectateurs de comprendre qu'ils étaient vivants. » Ainsi la célèbre curatrice Carolyn Christov-Bakargiev, spécialiste du mouvement, résume-t-elle l'arte povera qui, dès les années 1960, fit chavirer la scène artistique italienne. La Bourse de Commerce retrace avec force l'histoire de ce chamboulement qui essaime encore aujourd'hui.

L'immense artiste italien Guiseppe Penone est doublement honoré à Paris, à la fois chez Marian Goodman et à la Bourse du Commerce dans l'exposition consacrée à l'Arte Povera. Rencontre intense chez lui, à Turin, sous le regard de ses grands arbres humains. Si humains.