Pour de nombreux patients, la crise du coronavirus engendre des angoisses irrépressibles. A l'hôpital de Ville-Evrard de Bondy, en Seine-Saint-Denis, les pathologies des résidents ont été aggravées par l'effet du confinement.

Il y en a eu des centaines, des milliers. Avec l'interdiction des concerts et des festivals, les artistes ne pouvaient pas rester sans voix. Stars internationales, groupes, amateurs, chorales ont rejoint en nombre le mouvement spontané des concerts et des festivals en direct sur les réseaux sociaux, pour offrir une parenthèse à un public en mal de musique. Pour le meilleur, parfois, pour le pire, souvent...

Durant tout le confinement, Jean-Dominique Michel, anthropologue genevois et expert en santé publique, a disséqué notre fiasco sanitaire. Il en a tiré un essai pertinent. Rencontre.

Cela aurait pu, comme chaque année, n’être qu’une parenthèse consacrée à la création dans un cadre de rêve. Mais le coronavirus a changé la donne, privant les seize artistes français de la Villa Médicis, à Rome, de tout contact avec l’extérieur dans une Italie durement touchée par la pandémie. Un confinement dans le confinement qui, tout en contrariant leurs projets, a finalement permis à ces designers, écrivains ou photographes de révéler leur créativité.

Avant même que ne survienne, il y a quelques mois, au coeur de l’hiver, la pandémie monstrueuse affublée de la douce appellation « Covid-19 », l’état de santé psychologique et morale de la société n’était pas au beau fixe en France. De nombreux problèmes, aussi bien économiques que psychosociaux, avaient alerté sur ce qui n’était pas encore une crise au plein sens du terme, mais des dysfonctionnements et conflits divers qui ont affecté la psychologie collective et les rapports intergroupes ou interclasses.

Le plus surprenant dans les épreuves que nous traversons n’est pas tant qu’elles nous accablent, mais que l’on puisse s’en remettre, oublier, et que la vie reprenne comme s’il ne s’était rien passé. Ce journal est la mémoire vive d’une épreuve vécue à l’échelle mondiale, celle d’un confinement lié à la pandémie, puis de la bascule dans le déconfinement et les inquiétudes qu’il suscite, avec les exigences d’une réflexion philosophique attentive aux intenses remaniements psychiques durant cette période, comme aux transformations politiques en cours.

Bien malin ou devin, ou carrément imprudent, qui pourrait répondre à la question posée par ce numéro ? Entre le « dès demain » et le « plus jamais », nos coeurs balancent au-dessus du vide et notre moral est en berne. Au bout d’une année d’inquiétude, de peurs, d’atteintes à nos vies, on se prend à douter qu’un jour l’épidémie sera derrière nous, et un avenir sinon radieux, mais débarrassé de variants divers et variés, devant nous.

« Pandémie », « guerre contre le virus », « état d’urgence sanitaire »... Ce que nous vivons depuis le mois de mars est unique. La présence du virus, le vocabulaire utilisé et les mesures prises par les autorités ont créé un climat de crainte, de peur, voire d’angoisse. Un contexte qui aurait pu induire un afflux dans les services d’hospitalisation psychiatriques. Pourtant, l’auteur de cette chronique assure le contraire.

Et si les poussées insurrectionnelles, la défiance vis-à-vis du pouvoir politique et le complotisme étaient des effets cumulés de deux décennies de pratique assidue d'Internet et d'une aggravation des inégalités ? Dans son nouvel essai, le philosophe Eric Sadin tire la sonnette d'alarme.

Le changement climatique se répercute sur notre santé sur le plan physique, mais aussi mental. Des soignant.es se saisissent d'ailleurs de ce phénomène d'éco-anxiété, persuadé.es qu'il en va de notre survie à plus ou moins long terme.

Les dégâts sont considérables : la culture est le deuxième secteur le plus touché par la pandémie, juste derrière l’aéro-nautique. En France, le gouvernement n’a pas lésiné sur les aides – on en est déjà à une année blanche et demie pour l’intermittence (que les auteurs et les plasticiens ne touchent pas). Mais la difficulté n’est pas seulement sociale : cette crise a accentué un malaise ancien, le sentiment que, dans un monde dominé par les financiers, les spécialistes de l’intelligence artificielle et désormais les modélisateurs, la voix des poètes ne porte plus. Sommaire.