Le vaste projet de transformation urbaine visant à fondre la capitale et sa périphérie aura aussi des retombées sociales et politiques.

A la suite des révoltes urbaines de début juillet, l'extrême droite a dénoncé un supposé traitement de faveur dont bénéficieraient les banlieues. Le discours ne résiste pas à l'analyse.

Créer des dessertes dans les zones pavillonnaires, mais aussi ajouter des places et des services rendent la densification raisonnée bénéfique pour les habitants. Tout en répondant aux impératifs du ZAN et aux besoins en logements, un travail fin sur le pavillonnaire permet de revisiter le quartier et de le reconnecter au reste de la ville. Les collectivités peuvent améliorer l'espace public et négocier avec les propriétaires souhaitant faire évoluer leur bien pour que la mutation s'inscrive dans un projet.

Existe-t-il toujours une opposition villes-campagnes, au-delà de l'imaginaire collectif sur ces territoires ? Le secteur périurbain, longtemps décrié comme symbole de l'individualisme, de l'étalement urbain, du règne de la voiture, avec ses zones pavillonnaires, est-il réductible à ces clichés ?

Il est l'anti-Christophe Guilluy. Là où le contempteur des métropoles se fait l'avocat d'une France périphérique sacrifiée sur l'autel de la mondialisation, Jacques Lévy met en avant le goût des autres qui régnerait dans le coeur des grandes agglomérations. Une "urbanité" et un esprit d'ouverture qu'il oppose à l'entre-soi des territoires péri urbains.

Si les vertus du sport dans les banlieues ne sont plus à prouver dans la théorie, la réalité du terrain peine encore à se montrer à la hauteur en 2019. Les jeunes de banlieues, notamment les filles, pratiquent moins de sport qu'ailleurs, et le taux d'équipement est inférieur aux autres aires urbaines. Pourtant, le sport est un ingrédient important du vivre ensemble et de l'éducation, en prônant des valeurs de respect et de partage. Mais les quartiers prioritaires, s'ils peuvent compter sur le dynamisme associatif, sont souvent délaissés par l'Etat voire par leurs collectivités locales.