Flambée du pétrole oblige, la France veut incorporer jusqu'à 5,75% de biocarburants dans ses moteurs d'ici à 2008. A-t-elle les moyens de cette révolution verte ? Quel en est l'intérêt ? Réponse en quatre temps.

Transformer n'importe quel végétal en carburant à partir de ses tiges : révolutionnaire, ce procédé promet de booster la production et la rentabilité de cette filière à la peine.

Blé, maïs, orge : le prix des céréales flambe, sur un marché où les stocks s'amenuisent. En cause, une demande boostée par le développement massif de la filière biocarburant. L'équilibre alimentaire est-il en danger ?

Parce que la France a choisi de privilégier les biocarburants extraits des betteraves ou des oléagineux, un partisan de l'huile de tournesol subit les foudres de l'administration.

Dans le contexte des changements climatiques et de la flambée des prix du baril de pétrole, les biocarburants sont aujourd'hui présentés comme une alternative énergétique durable.

Selon deux articles récemment publiés dans la "Science", les avantages des biocarburants méritent d'être sérieusement étudiés. La conversion de la végétation native en champs agricoles destinés à la production de biodiesel et d'éthanol pourrait émettre beaucoup plus de carbone que leur usage ne permettrait d'en éviter.

En recueillant le rayonnement du Soleil, il est possible de synthétiser des carburants à partir d'eau et de dioxyde de carbone. Les rendements de ces procédés de photosynthèse artificielle s'améliorent peu à peu.

Dans son numéro de mars 1985, Biofutur publiait un dossier intitulé Biogaz et Biocarburants. Si son contenu reste actuel sur certains points (l'un des objectifs des biotechnologies modernes est de mieux valoriser la biomasse, gisement d'énergie renouvelable et de carbone fermentescible), de grandes évolutions se sont depuis produites, en particulier au niveau de la stratégie