Dans son livre "Born To Run", Bruce Springsteen raconte son histoire, celle d'un jeune prolo devenu icône, mais surtout celle d'un homme qui a combattu les fantômes de son ascendance paternelle. Enième autobiographie de rock-star ? Non, grand roman américain.

Freehold, New Jersey: une ville modeste, immobile, dont l'unique privilège, qu'elle partage avec sa voisine Asbury Park, est d'avoir vu grandir Bruce Springsteen. Et de tenir ainsi une place à part dans "Born to Run", l'autobiographie du chanteur parue le 27 septembre 2016. Lire ce récit en explorant les terres du Boss, c'est voir le passé se confondre avec le présent, croiser le fantôme d'un père dépressif, regarder dans les yeux l'Amérique des déshérités, amère à l'heure de choisir entre Clinton et Trump. C'est lire le roman d'une nation écrit par son idole.

Comme son amie Patti Smith et une poignée d'autres rock stars (Leonard Cohen, Bob Dylan, Nick Cave... ), Bruce Springsteen se rêvait et se révèle écrivain. Le 27 septembre 2016 paraît simultanément dans le monde entier « Born to run », son autobiographie, un projet géré à l'américaine, protégé comme un secret d'Etat, événement éditorial et best-seller annoncé.

Plus que jamais fidèle à ses racines ouvrières, toujours engagé auprès des laissés-pour-compte, le rocker aux 130 millions d'albums publie son autobiographie, "Born to Run". Une radiographie du rêve américain et la longue histoire de sa dépression. "The Boss" a accordé à "L'Obs" un entretien exclusif. Il parle d'Obama, de Trump et de Clinton, du capitalisme, du racisme et de ses combats.