Ce sont des établissements de luxe, réservés à une clientèle en quête de repos ou de discrétion. Mais aussi des lieux de pouvoir. A Sarajevo, l'Hotel Holiday, cube jaune ultramoderne bâti pour les Jeux olympiques de 1984, s'est vite retrouvé au centre du conflit qui a déchiré la Bosnie-Herzégovine dans les années 1990. L'ancien QG des criminels de guerre serbes, devenu ensuite celui des reporters de guerre internationaux, est aujourd'hui une adresse au chic standard qui s'efforce d'oublier son douloureux passé.

Dans "Allegro Barbaro", Philippe Val fictionne ses pérégrinations en Bosnie durant la guerre en ex-Yougoslavie qui fut, selon lui, le creuset des fractures au sein de la gauche européenne. Il en profite pour analyser le monde d'aujourd'hui.

Trente ans après les terribles épurations ethniques menées par les Serbes, le Vieux Pont de Visegrad, sur la Drina, reste au coeur de bien des falsifications historiques. Et un lieu de mémoire douloureux.