David Cameron se voyait Premier ministre. Mais son charme opère beaucoup moins...

Malgré l'usure du Labour, malgré la crise, l'homme qui a rénové l'image des tories peine à convaincre les électeurs à quelques jours du scrutin du 6 mai 2010. Car ils ne savent pas vraiment ce qu'il pense ni quelle politique son parti appliquerait.

Il y a deux ans, sa déroute électorale face aux conservateurs du sémillant David Cameron paraissait inéluctable. A un peu plus d'un mois de l'échéance, rien n'est moins sûr.

Favori des sondages, le leader du parti conservateur a de sérieuses chances de succéder à Gordon Brown, le 6 mai 2010. Aussi fringant que son adversaire travailliste est austère, il ressemble à un Tony Blair... de droite !

Le chef des conservateurs veut adoucir l'image de son parti, tout comme Tony Blair avait modernisé celle des travaillistes. Mais cette stratégie pourrait se retourner contre lui.

La lourde défaite des travaillistes aux élections locales du 1er mai 2008, en particulier à Londres, place les conservateurs en position idéale pour prétendre au pouvoir. Mais maintenant, ils vont devoir démontrer leur compétence.

Après douze ans de pouvoir travailliste, les conservateurs sont aujourd'hui les mieux placés pour remporter les prochaines élections. Mais ils doivent encore susciter l'enthousiasme des Britanniques, désenchantés par la classe politique et frappés de plein fouet par la crise. Jeune, écolo, assez social, le leader du Parti conservateur veut donner à sa formation une autre image. Et à son pays une autre politique

Pour séduire le centre et renouer avec la victoire, le nouveau chef des conservateurs table sur un parti dépoussiéré et un virage à gauche. Son "style sans substance" l'emportera-t-il sur la "substance sans style" du successeur probable de Tony Blair, Gordon Brown ?

Le nouveau premier ministre, Gordon Brown, et son challenger conservateur, David Cameron, courtisent les classes moyennes, arbitres de la prochaine bataille d'Angleterre.

Hier encore, la victoire du nouveau Parti conservateur paraissait assurée face aux travaillistes. Aujourd'hui, David Cameron, ce représentant de l'upper class critiqué pour son inexpérience, sait déjà qu'il ne pourra gouverner seul.

Face à la crise financière, conservateurs et libéraux-démocrates pourraient former un gouvernement de coalition. Un attelage pourtant très fragile.

Remplacer les fonctionnaires supprimés pour raison d'économie par des citoyens bénévoles et des travailleurs sociaux : tel est le projet du Premier ministre britannique. Mise à sac du service public ? Ou invention d'un nouvel Etat, plus efficace et moins cher ?