Vingt-quatre heures. C'est le temps passé par Louis Bapès Bapès, ministre des Enseignements secondaires, derrière les barreaux avant de reprendre son travail comme si de rien n'était. Couac judiciaire ou revirement politique ?

Comme repu, le fauve camerounais semble aujourd'hui montrer patte douce. Alors qu'il devrait sortir ses griffes, au nom d'une ambition qui reste encore à concrétiser.

L'attaque de Kolofata sonne comme un sérieux avertissement. En prenant un ministre pour cible, les assaillants - probablement islamistes de Boko Haram - envoient un message clair : leur ennemi, c'est le régime de Paul Biya.

Sa chute, l'ancien ministre d'Etat l'avait vue venir. Il a senti le vent tourner bien avant d'être arrêté. Depuis deux ans, il est le détenu le plus célèbre de Yaoundé. Mais du fond de sa cellule, il garde les yeux tournés vers l'avenir.

La plupart n'ont jamais connu d'autre président que Paul Biya. Hommes ou femmes, ils ont moins de vingt ans, mais sont gouvernés par des vieux. Un cocktail explosif, sur fond de chômage galopant.