"Un bon dessin, c'est un coup de poing dans la gueule !" expliquait Cavanna, fondateur de "Hara-Kiri" et de "Charlie-Hebdo". Billet d'humour ou trait d'humeur, le dessin de presse ne cherche pas toujours à déclencher le rire. Il invite surtout le lecteur à porter un regard différent sur un événement et à se faire sa propre opinion. Depuis la Révolution française, la caricature participe ainsi aux débats politiques. Et bien qu'elle se revendique aussi comme un objet de dérision, elle propose une relecture de la vie sociale et politique en parodiant, en se moquant et en dénonçant.

Ne nous fions pas à leur aspect parfois potache, caricature et dessin satirique ont toujours plusieurs niveaux de lecture. Ils s'inscrivent dans un contexte politique, social et culturel avec ses références et ses codes qui nous permettent de les déchiffrer. Comment comprendre une couverture de "Hara-Kiri" ou de "Charlie Hebdo" quand on en ignore l'esprit de provocation ou la ligne éditoriale, quand on ne connaît pas l'époque de leur publication ?

En proposant une lecture sémiotique de cinq dessins tirés de l'oeuvre de Sempé, Pascale Corten-Gualtieri traque les "petites choses de la vie" mises en scène par le dessinateur.