Traité sur la compassion par ce maître tantrique. Par opposition à la passion, par laquelle le sujet, possédé par des énergies biologiques, est esclave de lui-même, la compassion indique qu'il a transcendé la physiologie, fonctionne consciemment et est maître de ses énergies.

Confrontant de façon originale, jusqu'à les opposer, la pitié et l'altruisme, Michel Guérin, lui-même athée, se risque à une apologie du christianisme.

Cet essai tente de savoir comment la cause de la victime en est venue à servir l'injustice. Selon l'auteur la charité aspire à remplacer la solidarité, l'exception se substitue à la règle et l'émotion prend le pas sur la raison. Cette profusion compassionnelle démontre l'individualisme et l'inégalité de ces sociétés qui préfèrent compatir plutôt que de lutter contre l'injustice.

Si la compassion ne peut en aucune façon fournir le socle seul sur lequel s'édifierait la morale, elle est ce sans quoi aucune vie morale ne serait possible. Comme la pitié, avec laquelle elle partage une ambivalence congénitale, la compassion peut dériver vers un paternalisme à peine voilé ou bien nous tenir à une distance hypocrite de la souffrance d'autrui.

Le thérapeute offre une clé d'analyse pour comprendre les relations manipulatoires et dysfonctionnelles : le schéma d'un triangle dramatique, enfermant les individus dans des rôles de victimes, de persécuteurs ou de sauveteurs. Il propose une méthode pour se libérer de ces mécanismes psychologiques en appliquant le triangle de la compassion. ©Electre 2017

Une réflexion sur la nature, les formes et les conditions de la pitié, sentiment moral dont l'évidence tendrait à être négligée par la pensée contemporaine au profit d'équivalents plus ou moins distincts tels que l'empathie, la sympathie ou encore le care. Convoquant philosophes et écrivains, l'auteur esquisse les linéaments d'une histoire littéraire et philosophique de cet affect. ©Electre 2019