Effondrement de l'économie, faillite du système politique, crise des réfugiés, explosion dévastatrice : le Liban accumule les défis, qui ne cessent d'éprouver son indomptable population.

Avec une quarantaine d'établissements d'enseignement supérieur pour une population de 6,82 millions d'habitants (2021), couplé à un petit territoire de 10 400 kilomètres carrés, le maillage universitaire libanais se caractérise par la densité de son offre. Il est aussi au coeur d'une crise politique et financière, poussant les étudiants à manifester de façon continue depuis le soulèvement d'octobre 2019, notamment contre les frais d'inscription.

Chômage, pauvreté, faillite de l'État, corruption... Comme tout le Liban depuis la débâcle financière de 2019, aggravée par la double explosion au port de Beyrouth en août 2020, l'agglomération côtière s'enlise. Si l'expatriation est une solution pour les plus aisés, la plupart des habitants n'ont d'autre choix que de s'adapter, entre débrouille et esprit de solidarité.

Le Liban s'enfonce depuis deux ans et demi dans une crise économique d'une exceptionnelle gravité. Cette crise a été précipitée par l'effondrement du mécanisme d' « ingénierie financière » créé en 2016 par la banque centrale du pays afin d'assurer le financement de l'économie nationale, qui commençait alors à faire face à une raréfaction des devises étrangères due à la guerre en Syrie et au ralentissement de la croissance dans les Etats du Golfe.

Le 15 mai, les Libanais sont appelés aux urnes pour désigner les 128 membres de la Chambre des députés. Un scrutin qui intervient dans un contexte de grave crise financière, de catastrophe sociale et de résurgence des tensions politiques et confessionnelles. Malgré les difficultés, des associations et des intellectuels se mobilisent pour préserver et numériser le patrimoine du pays. Sommaire. Face à l'effondrement, le Liban veut préserver sa mémoire. Chronique d'une longue descente aux enfers.

Le 4 août 2020, l'explosion au port de Beyrouth a fini de ravager une ville déjà détruite par des années de clientélisme et de spéculation immobilière. L'urbaniste et chercheur Bruno Marot a enquêté sur le système politico-financier qui a conduit à la situation actuelle. Il présente ses conclusions.

Alors que la livre libanaise est au plus bas et que la pauvreté gangrène la grogne sociale, les responsables politiques, jugés inertes, n'apportent plus de réponses et perdent leur puissance de frappe diplomatique dans la région. Quelles issues reste-t-il pour un pays au bord du précipice ?