L'archéologue Alain Schnapp, spécialiste de la Grèce antique et un grand défenseur du patrimoine, vient de publier une histoire des ruines. Un ouvrage qui s'inscrit dans sa réflexion sur le rapport des sociétés humaines avec leur passé.

Esclavagisme, colonialisme, fascisme, communisme... Si le débat sur la mémoire fait rage aux Etats-Unis depuis quelques mois, il s’installe aujourd’hui un peu partout avec la même acuité. Faut-il déboulonner les statues confédérées ? Quelles traces garder d’une histoire qu’on renie, comment assumer sans édulcorer ? Sommaire. N’effaçons pas les traces de l’histoire. La France aussi doit affronter ses fantômes. Alger-Paris, une fracture qui n’en finit pas. "Le prix du souvenir est parfois trop élevé". Afrique du Sud/Etats-Unis, une même amnésie.

Pour parler d'Europe, rencontre avec l'un de ses meilleurs historiens, Serge Gruzinski, un des grands penseurs de la conquête du nouveau monde, qui enseigne à Princeton, Bélem au Brésil et l'EHESS. Il signe cet automne 2017 le magistral "La Machine à remonter le temps". Rappelant par-là, combien l'Union européenne dans ses principes, est aux antipodes de cette Europe d'hier.

L’historien américain Timothy Snyder explique pourquoi la Pologne commet une erreur en adoptant une loi interdisant l’utilisation de l’expression “camps de la mort polonais” dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale.

Célébration de l'événement ou dénonciation de la barbarie, l'art aussi est le témoin des violences de l'histoire. Sommaire. La guerre. Batailles, ordonner la barbarie. Désastres de la guerre. Représenter l'inhumain. Héros et victimes La monumentalisation nationale. "La Règle du jeu" et le théâtre de la guerre.

Avec son troisième roman, Leïla Slimani fait preuve d'une nouvelle maîtrise. Dans "Le Pays des autres - La guerre, la guerre, la guerre", premier volet d'une trilogie, l'autrice entrecroise l'histoire du Maroc, de la France et de sa famille. Un récit virtuose, à hauteur d'être humain, sur la décolonisation.

Leonid Youzefovitch avec "La route d’hiver, Iakoutie, 1922-1923", signe un très grand livre sur la guerre civile russe en Sibérie. De l’intérieur, à travers les psychés d’un général blanc et d’un commandant rouge.

Benjamin Orenstein est un survivant. Né en 1926, dernier enfant d’une famille juive, il a grandi cerné par l’antisémitisme des campagnes polonaises. Puis, à peine adolescent, il a vu déferler les troupes allemandes et a été happé avec tous les siens par la machine de mort nazie. Lui seul est ressorti des camps d’extermination. Comme beaucoup de rescapés, il a longtemps préféré se taire. Comment raconter l’indicible ? Mais le procès Barbie, à la fin des années 1980, et les falsifications des négationnistes ont poussé ce Lyonnais d’adoption à prendre la parole.

Soixante-quinze ans après la libération des camps, le Mémorial de la Shoah consacre une exposition aux rescapés, « La voix des témoins ». Ces voix se taisent les unes après les autres, et nous arrivons à la fin de « l’ère du témoin » analysée par Annette Wieviorka. Il est de notre devoir de nous souvenir, d’entretenir cette mémoire, de continuer à faire entendre les voix vibrantes de Simone Veil, de Marceline Loridan-Ivens, d’Aharon Appelfeld... Sommaire. Héritage. Passage de témoins. Enseignement. « Sortir de l’angle moral ». Récits de l’indicible. Pour ne rien oublier. Cinéma Après "Shoah".

A la question posée, "L'Obs" ouvre ses colonnes à Annette Wievorka et Iannis Roder. La première est historienne, spécialiste de la Shoah et de l'histoire des juifs au XIXe siècle affirme : "Il ne faut pas écarter les témoins de l'Holocauste". Le second, professeur agrégé d'histoire-géographie, responsable des formations au Mémorial de la Shoah, explique : "Le témoignage ne doit pas se substituer au cours d'histoire".