Alors qu'Ali Bongo Ondimba a tourné la page de la présidentielle et occupe le terrain dans le pays comme à l'étranger, son challenger poursuit son combat et se tourne vers la cour pénale internationale.

Enfant, les violences faites aux femmes la révoltaient. La Gambienne Fatou Bensouda en a fait sa cause. Procureure générale de la Cour pénale internationale depuis un an, elle traque génocidaires et auteurs de crimes contre l'humanité. Un sacerdoce au coeur d'une institution qui peine à faire ses preuves

D'un côté, une accusation qui réclame l'ouverture d'un procès devant la CPI. De l'autre, une défense qui fait tout pour l'éviter à son client. En position d'arbitres, les juges de La Haye. Et au centre du ring, l'ancien président ivoirien, qui s'est préparé tel un athlète de haut niveau...

Elu le 4 mars 2013 à la tête du pays, Uhuru Kenyatta est un politicien retors et un héritier bien né. Poursuivi par la justice internationale pour crimes contre l'humanité, il a su se poser en victime de l'ingérence des Occidentaux.

En décidant de ne pas ouvrir le procès de l'ancien président ivoirien tant que la procureure Bensouda n'aura pas apporté des éléments de preuve plus solides à son encontre, la CPI a créé la surprise. Y compris parmi ses détracteurs.

Avec le retrait de la Gambie, de l'Afrique du Sud et du Burundi des Etats parties de la Cour pénale internationale, les spéculations sur le bien-fondé de l'institution reprennent cours. Dans son article, Joël Hubrecht, responsable du programme Justice pénale internationale et justice transitionnelle à l'Institut des Hautes Etudes sur la Justice (IHEJ, Paris) s'interroge et dresse son analyse autour des points suivants : l'Afrique au banc des accusés ; une justice des puissants ?; limites, lenteurs, faiblesses de la CPI.

Après le Burundi, l'Afrique du Sud et la Gambie, d'autres pays africains pourraient se retirer de la Cour pénale internationale. Retour sur les raisons de cette défiance.