Joie de cet hiver qui nous livre deux ouvrages haletants : un roman, "La Vengeance m'appartient", et une pièce de théâtre, "Royan". Au coeur de ces textes, trois figures féminines de "control freaks" poussées à bout.

Un vent de rousseauisme souffle sur la planète depuis l'arrivée du virus Corona. Après avoir été snobé par la médecine qui le prenait de haut (une vulgaire grippe), les rois de la terre ont fini par s'incliner. Ainsi a-t-on vu les familles quitter Paris et les grandes villes contagieuses, comme s'il s'agissait d'un juin 40 du nouveau type, la division Das Reich remplacée par des microbes invisibles, ne respectant aucune règle du jeu, obligeant les gens à mourir sans leur laisser même le temps de dire adieu à leurs enfants.

De livre en livre. le jeune autrichien Clemens J. Setz s'affirme comme une des voix les plus singulières de la littérature européenne. Ecrivain de la solitude contemporaine, il publie aujourd'hui "La Consolation des choses rondes". Un livre traduit avec grâce par Stéphanie Lux couronnée du Prix Nerval-Goethe de la traduction 2020.

Alors qu'en France "Fin de combat" (Denoël), dernier volume d'un cycle romanesque digne d'"A la recherche du temps perdu", vient de recevoir le prix Médicis-Essai, nous avons eu une conversation avec l'écrivain norvégien le plus célèbre de sa génération. Il y explique son rapport à la poésie, à la philosophie, revient sur son existence mais aussi sur son choix polémique d'appeler sa somme "Mon combat".

Un gang de filles braquent à Hong Kong un bunker de grands millésimes. Rencontre autour de "Bacchantes" avec Céline Minard, capable de passer, sans perdre son âme, du western à la SF en passant par le thriller.

L’écrivain israélien, traduit dans le monde entier, est capable de produire cette chose rare : un « page-turner » subtil. « Marianne » l’a rencontré à l’occasion de la parution, en France, de son septième roman, « Turbulences ». Après le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023, et alors que l’offensive israélienne se poursuit à Gaza, Eshkol Nevo nous a parlé de conflits ; de ceux, fictifs, qui traversent ses personnages, et de celui, hélas bien réel, qui ébranle son pays.

Sous sa plume palpite le sud des États-Unis. L'écrivain, figure du roman noir, ausculte le racisme, la masculinité, les violences policières... Et espère avec coeur la défaite de Donald Trump.

Vous voulez savoir à quoi ressemble un romancier heureux ? Regardez donc Pierre Lemaitre ! Ses polars ont fait sa réputation première avant de charmer jusqu'au "New York Times". Son premier roman de littérature « blanche », "Au revoir là-haut", a obtenu le Goncourt en 2013. Ce Goncourt, adapté à l'écran, a triomphé au cinéma... Alors que bien des récipiendaires du prix voient les ventes de leurs livres suivants chuter, celles des romans de Pierre Lemaitre se sont maintenues : "Le Grand Monde", dont la suite vient de paraître, a embarqué des centaines de milliers de lecteurs.

On la voit parfois comme une figure des mondanités parisiennes. Et si cette grande bourgeoise était en fait une sorte de mystique ? Alors qu'elle publie "Soumise", livre surprenant sur la religieuse Jacqueline Pascal (la soeur de Blaise), rencontre avec une femme plus retirée qu'on ne le croit.

La romancière, née en 1980 sur la Côte d'Azur, a consacré douze années de sa vie à sa tétralogie jeunesse devenue un best-seller, "La Passe-miroir". Au point de se demander qui elle était en dehors de cette oeuvre. En Belgique, où elle vit loin de la foule avec son compagnon, elle a trouvé comment changer pour rester la même. Rencontre, au moment où paraît son nouveau roman, "Ici et seulement ici".

Bien avant qu’Internet ne vous offre la possibilité de vous décliner en avatars, des foules d’écrivains ont travaillé masqués derrière un nom de plume. Une fausse identité ? Pas vraiment : Proust ne dit-il pas que tout écrivain est double car il abrite en lui un être social et un artiste qui ne doivent pas se confondre ? Et l’art de la fiction ne consiste-t-il pas à écrire « je », « tu », « il » à la place d’un autre ? En ce sens, s’inventer un pseudonyme, c’est étendre son inventivité d’écrivain hors les livres, créer une enclave de fiction dans la vie réelle. Sommaire.