Face à Bruxelles, le gouvernement français renie ses promesses en agitant l'étendard nationaliste. Mais pour le président du Crédit lyonnais, il s'agit d'abord de garder le pouvoir.

Après le Crédit lyonnais, le GAN ! La facture du secteur public sera d'autant plus lourde que l'Etat a lui-même aggravé la crise en cherchant à masquer la réalité. Seules solutions pour régler la note : lever un impôt ou privatiser en masse...

C'est l'un des hommes d'affaires les plus riches de France. L'un des plus puissants aussi : François Pinault, président de Pinault-Printemps-Redoute, est l'ami intime du président de la République...

130 milliards de pertes... Pire que Panama ! La semaine dernière, la commission des Finances s'est étranglée d'indignation. En fait, cela fait des mois qu'elle connaît ce chiffre.

Une nouvelle facture de 20 milliards au moins, peut-être même 30 milliards, le sauvetage du Crédit lyonnais et du GAN coûtera encore très cher cette année. Pour solde de tout compte ?

La banque publique a annoncé 13 millions de francs de profits. Autrement dit rien. En outre elle pourrait replonger dans le rouge rapidement et souhaite une réforme du plan de sauvetage.

Il demande 7,5 milliards au Crédit lyonnais. Mais aujourd'hui il n'est plus seul contre la banque nationalisée. Les liquidateurs de son groupe estiment eux aussi que le Lyonnais a eu un comportement coupable. Pièces à l'appui.

Pour le moment, le chiffre n'est connu que du gouvernement. La quasi-faillite du Lyonnais serait donc bien un des plus grands krachs bancaires de l'histoire...

Edmond Alphandéry, le ministre de l'Economie, a trop répété que le dernier plan de sauvetage du Crédit lyonnais ne coûterait rien aux contribuables. Résultat : la BNP et la Société générale crient au scandale.

En présentant le plan de sauvetage du Crédit lyonnais, le gouvernement a brusquement découvert qu'il y avait peut-être eu des fautes, voire des malversations. Mais jusqu'où ira cette recherche en responsabilité ?...

Trois juges d'instruction, une expertise demandée par une agence fédérale américaine : la faillite de cette filiale du Lyonnais, fondée par Jean-Maxime Lévêque, pape de l'establishment RPR, rebondit sur le plan judiciaire.

Ce scandale bancaire n'a pas seulement révélé les erreurs du président Jean-Yves Haberer. C'est toute la chaîne de contrôle administrative et politique qui a fait défaillance. Y compris le gouvernement actuel...