Analyse des arguments mis en avant par le gouvernement français concernant la sortie de crise et vérité des faits exposée par une série d'experts économiques. Détails : ″le chômage diminuera d'ici la fin de l'année″... impossible sauf si le gouvernement pousse à fond les contrats aidés ; ″les pays du Sud sont tirés d'affaire″... ils exportent plus mais consomment moins ; ″la reprise, c'est pour le second semestre″... sauf que la croissance potentielle française atteint à peine 1% ; ″jamais le crédit n'a été si abordable″... oui, mais ça n'incite pas au désendettement ; ″l'euro est sauvé″...

Apparition d'un nouveau phénomène d'immigration des jeunes à travers toute l'Europe depuis le commencement de la crise. Une tendance apparue pour la première fois en Irlande, et qui touche désormais les pays d'Europe du Sud, où les jeunes fuient le chômage dans leur pays pour émigrer vers des pays du Nord, au taux de chômage plus bas. Des départs massifs qui, phénomène nouveau, concernent notamment une main-d'oeuvre qualifiée, désireuse de trouver un emploi et des conditions de vie meilleures.

L'enlisement de nombreux pays européens dans la crise économique, ses conséquences sociales, ainsi que l'instabilité géopolitique qui s'est installée aux frontières orientales et méridionales de l'Union européenne témoignent de plus en plus durement des limites du modèle institutionnel européen.

Le bateau ne coule pas encore, mais il prend l'eau : au sein de l'Unon européenne, et en particulier de la zone euro, l'affaire grecque a mis au jour la fragilité de l'union et de la solidarité européennes. Berlin et Athènes échangent des noms d'oiseau, tandis que la France attaque l'Allemagne. Le sommet des 25 et 26 mars 2010 qui se tiendra à Bruxelles permettra-t-il d'harmoniser les discours et d'avancer des propositions constructives ? Rien n'est moins sûr...

Finalement, le sommet du 9 mai 2010 aura accouché d'un plan de sauvetage de 750 milliards d'euros. Au-delà de la somme, c'est la méthode qui surprend. La presse allemande, notamment, déplore le nouveau rôle confié à la BCE. En agissant avec retard, dans la précipitation et au mépris des traités, les 27 ont peut-être enterré une certaine idée de l'Europe.