Bruxelles, Francfort, Berlin... les sommets européens s'enchaînent, les dîners Sarkozy-Merkel se multiplient, les plans de secours se succèdent sans résoudre la crise, qui risque de faire éclater la zone euro. Raisons de cette impuissance européenne.

L'Insee a révisé ses prévisions de croissance 2008 de 1,6% à 1,1% pour la zone euro. Et prévoit une récession de portée limitée au second semestre

Dire une chose et son contraire, tout en bénéficiant du statut d'oracle : c'est le privilège des « marchés ». Télescopage révélateur, les voici qui dénoncent d'un même souffle la ruine de l'économie grecque, étouffée par l'austérité, et la désinvolture italienne, qui en ralentit la mise en oeuvre. Ne peut-on imaginer une autre « règle d'or » que celle qui consiste à s'affranchir à ce point du joug de la raison ?

Après le choc provoqué par la crise financière de 2008, les pays de la zone euro ont vu leur déficit s'accroître très rapidement, ce qui a contraint les instances européennes à instaurer de nouvelles règles afin d'obliger les Etats membres à limiter les déséquilibres de leurs finances publiques. Bien que le calme soit revenu sur les marchés, les conséquences de la crise des dettes souveraines sont toujours perceptibles, notamment à travers un taux de chômage qui atteint un niveau record, ainsi qu'une croissance faible.