Retour sur les moments forts d'un festival à fleur de peau où, du politique à l'intime, de la révolte à la reconstruction de soi, c'est sur le fil tendu de la plus pure des émotions que se sont jouées nombre des créations.

Il a fait de son goût du paradoxe un art de vivre. A 52 ans, le directeur du Festival d'Avignon, qui commence ce week-end, joue sur plusieurs tableaux. Responsable institutionnel donc, mais aussi poète, metteur en scène, acteur. Prêt à charmer les puissants pour décrocher des subventions comme à se confronter à des détenus dans des ateliers en prison. Mais son travail au théâtre lui vaut ces dernières années autant de critiques des conservateurs, qui le trouvent outrancier, que des connaisseurs qui le jugent moins surprenant.

La 66e édition du festival a été marquée par la personnalité de l'artiste invité qui a signé dans la cour d'honneur une extraordinaire version du « Maître et Marguerite » d'après Boulgakov. A partir de la problématique du chef-d'oeuvre, on peut lier toute une partie de la programmation.

Quelques spectacles puissants, beaucoup de productions venues de l'étranger,le Festival 2015 laisse sur une curieuse impression d'inachèvement.

On fête le cinquantième anniversaire de la mort de l'auteur des "Claudine", mais une facette de son activité reste peu connue : ses articles sur l'actualité théâtrale.

Pour la soixante-cinquième édition du Festival d'Avignon, l'artiste associé aux deux directeurs était de nouveau un chorégraphe, Boris Charmatz. Mais parmi la quarantaine de spectacles proposés (auxquels s'ajoutaient cette année les mille cent quarante trois du « off »), la programmation continuait à faire une grande part au théâtre, et même au « théâtre de texte », qui y témoignait encore de sa belle vitalité.

A la différence de précédentes éditions, Hortense Archambault et Vincent Baudriller ont placé le soixante-sixième Festival d'Avignon, l'avant-dernier qu'il dirige, sous le signe de la littérature. Outre les noms de deux Prix Nobel vivants, s'inscrivaient à la programmation théâtrale du « in » les titres de romans adaptés, de nouvelles pièces créées, d'oeuvres du répertoire revisitées. Et s'ajoutait la présence de l'écrivain John Berger, grâce au choix de l'artiste associé, le metteur en scène Simon McBurney.