Comme Balzac, il s'appelait Honoré. Comme lui, il a laissé un extraordinaire panorama de la société de son temps, une "Comédie humaine" lithographique en noir et blanc. Mais Daumier était peintre aussi, et sculpteur.

Qualifié par Michelet de "Michel-Ange de la caricature", Daumier, pourfendeur des moeurs et de son époque, soutenu par Balzac, Corot..., a transformé le rapport du citoyen au politique.

On connaissait le caricaturiste de Louis-Philippe et de Thiers. Aujourd'hui, son oeuvre de sculpteur et de peintre fait l'objet d'une véritable réhabilitation dans le cadre d'une formidable exposition.

Restaurés grâce au soutien de la Fondation BNP Paribas, les célèbres bustes de parlementaires d'Honoré Daumier font ce mois-ci l'objet d'une exposition à Paris, au musée d'Orsay.

Avec un art qui n'avait d'égal que sa férocité, il caricaturait les notables politiques, les financiers et les juges. Du Sarkoland, il aurait fait un tableau brillant et accablant.

Illustre caricaturiste du XIXe siècle, Honoré Daumier stigmatisa les événements politiques et sociaux de son époque avec un réalisme intrépide. La rétrospective du Grand Palais rend justice à cet artiste satirique et engagé, qui fut aussi un peintre au talent longtemps ignoré, pionnier de l'expressionnisme.

Le massacre de douze Parisiens par les troupes de Louis-Philippe n'aurait pu être qu'un horrible fait divers vite oublié. Mais un dessin, celui de Daumier, allait donner aux victimes de la rue Transnonain le visage de la répression.