Du cynisme antique, on a souvent à l’esprit le goût pour les conduites provocantes et l’existence frugale. Il y a pourtant une pensée politique cynique ; Diogène, le plus célèbre d’entre eux, imagina même, à l’instar de Platon, une République aux institutions radicales nous invitant à mesurer l’écart qui nous sépare de la nature et de nous-mêmes et à repenser les conditions de la liberté et du bonheur au sein de nos sociétés. Par sa visée profondément éthique, explique Étienne Helmer, le cynisme dévoile le mépris de la dignité humaine et le refus de l’égalité propres à nos institutions, nos modes de vie et nos économies tournés vers la croissance sans mesure. Il nous enjoint à identifier dans la configuration des cités actuelles tout ce qui nous déshumanise et nous empêche d’être vraiment « des hommes »

Pour André Gorz, défense du « monde vécu » et défense du « milieu naturel » sont les deux faces d'une même résistance. Il inscrit la question écologique dans le cadre plus vaste de la domination des « systèmes » (marché capitaliste et administration étatique) sur le « monde vécu ». Tandis que le capital, à l'accroissement illimité, menace la nature qu'il pille autant que la société qu'il manipule, l'autogestion est une autolimitation, selon le « principe de suffisance » : une gestion raisonnable et un lissage des richesses atténuent les tensions sociales et préservent les ressources naturelles. Le choix de la décroissance est un arbitrage démocratique entre efforts consentis et besoins reconnus, qui assure tout à la fois moins de charge de travail (redistribué), plus d'autonomie (espaces coopératifs) et de sécurité (revenu garanti), et qui laisse leur temps aux activités qui valent pour elles-mêmes. 

Les auteurs analysent le concept sous-tendant l'idéologie de la décroissance, en dehors de tout discours partisan, afin d'échapper à l'alternative binaire entre solution ou dangereuse utopie. ©Electre 2019

L'auteur remet en cause l'obsession pour la croissance dans le débat démocratique et les politiques publiques. Il met en lumière les impacts délétères de cette croissance, comme les inégalités sociales, la disparition des loisirs ou encore l'augmentation de la solitude, puis propose des pistes pour renverser la tendance et développer le bien-être humain, au niveau européen comme national et local. ©Electre 2019

Le spécialiste en économie du développement remet en question le consensus sur lequel repose le libéralisme, qui fait de la croissance économique l'objectif de la société. Il propose d'évoluer vers une société plus juste grâce à la décroissance et de réinvestir le champ politique. ©Electre 2018

L'auteur analyse la pensée de Gandhi, fréquemment cité par les objecteurs de croissance, sur les questions de la démocratie, de l'industrialisme, de la richesse et de la propriété. Il tente de cerner si, sans faire de contresens, il est possible de le considérer comme un précurseur de la décroissance et s'interroge sur son apport aux thèses et à l'imaginaire contemporains dans ces domaines. ©Electre 2019

Une réflexion sur les dimensions éthique et spirituelle de la décroissance. A travers ce plaidoyer pour un nouveau modèle de société, l'auteur invite à lutter contre le culte du profit et de l'argent. ©Electre 2019

W. Morris, précurseur de la décroissance, de la relocalisation de l'économie et de l'autonomie dans le travail dès le XIXe siècle, critique la civilisation moderne et le capitalisme, les inégalités, la production au moindre coût et le machinisme. A l'inverse, il admire la créativité du travail artisanal, la beauté des objets du quotidien, des milieux urbains et de la nature. ©Electre 2018