En place dans les hautes sphères de l'Etat et au coeur des grandes entreprises, tous savent ce qu'ils doivent à leur mentor. Entre 2001 et 2014 à Paris, Bertrand Delanoë a mis le pied à l'étrier à de nombreux collaborateurs soigneusement recrutés et formés à son exigence. Une tribu qui se réunit encore chaque année et ne néglige pas l'entraide. Entretenant l'aura d'un chef de clan retiré des affaires. L'un d'entre eux, Gaspard Gantzer, ne se cache pas de vouloir rentrer dans la course municipale en 2020. Pour reprendre le flambeau ?

Le projet de Bertrand Delanoë de débarrasser le centre de Paris des voitures déchaîne la polémique.

Commencée avec Chirac, poursuivie par Tiberi, la mise sous tutelle de "la plus belle ville du monde" pourrait bien, à l'orée du XXIe siècle, n'être plus qu'un mauvais souvenir.

C'est peu dire que l'Hôtel de Ville a tiré son épingle du jeu : les trois sièges gagnés par la gauche font de la capitale un îlot de résistance à la vague bleue.

A Paris, le maire sortant a besoin de faire la différence. Pour éviter des négociations difficiles avec les Verts, voire le MoDem. Et consolider sa place parmi les grands de la gauche.

Le président du groupe PS à l'Hôtel de Ville est déjà candidat, mais l'ancien ministre de la Culture est lui aussi en campagne... pour la candidature.

Paris vaut bien quelques injures ? Dans le combat qui oppose la star et le militant, il n'y a pas eu de round d'observation.

Il s'était fait, contre Jack Lang, le chef de file des hommes de terrain. Mais pour gagner les trois arrondissements clés, il lui faudrait trouver des candidats charismatiques. Dilemme.

Quand le maire de Vienne reçoit le candidat PS à la Mairie de Paris, le ton est à l'optimisme.

C'est dans l'un des arrondissements réputés les plus difficiles, le 18e, que les deux têtes de liste s'affrontent.

De Bizerte, où il est né en 1950, à Paris, Agathe Logeart a reconstitué l'itinéraire en dents de scie de ce militant obstiné, promu au sein du PS à 22 ans, adopté par "la bande du 18e", choyé par Jospin, "lâché" par Mitterrand, marginalisé, ressuscité... et peut-être, dans deux mois, couronné.

On disait la casquette trop grande pour lui. Il a gagné haut la main. Si Bertrand Delanoë a fait tomber le bastion de la chiraquie, ce n'est pas seulement grâce aux divisions de la droite...