"Le monde arabe se trouve à un tournant historique. Tiraillés entre l'oppression qui sévit chez eux et les violations de l'étranger, les Arabes sont de plus en plus exclus de la définition de leur propre futur".

Dans le Kurdistan irakien, comme dans le reste du pays, des manifestants exigeant plus de démocratie ont été sévèrement réprimés. A Bahrein, un face-à-face tendu oppose la population au roi. Du Yémen à l'Algérie, du Maroc à la Jordanie, on réclame plus de droits démocratiques, plus de justice sociale. La fuite du président Ben Ali, la démission de M. Moubarak ont accéléré les mobilisations dans la région sans mettre fin aux mouvements dans les deux pays. En Tunisie, cohabitent la peur du chaos et les attentes sociales.

Trois ans après le début d'un mouvement qui a emporté les dictatures de MM. Zine El-Abidine Ben Ali, Hosni Moubarak et Mouammar Kadhafi, la contestation dans le monde arabe, menacée par les ingérences étrangères et par les divisions confessionnelles, cherche un second souffle. Si la Syrie vit le pire des scénarios, la Tunisie confirme que l'aspiration à la citoyenneté et la recherche de compromis peuvent déboucher sur des avancées réelles.

Le formidable mouvement qui secoue aujourd'hui la Tunisie et l'Egypte peut-il encore s'étendre ? Et pourquoi la démocratie a-t-elle eu tant de mal à s'acclimater dans cette partie du monde. Les réponses d'un expert du monde arabe.

Depuis la première guerre du Golfe (1990-1991), les pays arabes du Proche-Orient et du Maghreb ont connu une succession de bouleversements qui, partout ailleurs, auraient déstabilisé bien des pouvoirs.