Pourquoi le philosophe a-t-il choisi de placer dans la glande pinéale le siège de l'âme humaine, sans avancer aucun argument autre qu'un postulat métaphysique ?

Né il y a quatre cents ans, René Descartes jouit d'un prestige philosophique intact. Mais son oeuvre scientifique est presque ignorée. Il a pourtant eu des intuitions géniales, qui préfigurent notamment l'univers relativiste.

Dans sa correspondance, Descartes prétendit ne s'être jamais intéressé aux travaux de Galilée. Pourtant, la condamnation du savant italien l'avait suffisamment effrayé pour le dissuader de publier un traité dans lequel il défendait lui aussi le système héliocentrique.

A l'entrée dans le troisième millénaire, la génétique affiche son ambition de révolutionner la médecine. Il y a plus de trois siècles, un discours similaire surgissait sous la plume d'un acteur majeur de la révolution scientifique : René Descartes. Dans sa pratique personnelle, l'auteur du "Discours de la méthode" ne s'écartait pourtant guère des préceptes traditionnels. Aurait-il trébuché sur le statut hybride de la médecine ?

Qu'il s'agisse de haine, d'amour, d'engagement ou de désir, les passions sont au coeur de la réalité humaine. Elles s'attachent à des proies aussi variées que des êtres - son voisin de bureau ou Madonna -, des activités - la sculpture sur bois ou la recherche scientifique -, des objets - les timbres ou les grands vins -, des lieux, des dieux... Tous peuvent susciter des vocations dévorantes, jusqu'à devenir l'élément central d'une vie. L'engagement est alors total. Parce qu'elles semblaient dangereuses, les philosophes ont longtemps considéré les passions avec un intérêt teinté de méfiance.

Invitation à repenser le socle métaphysique d'une oeuvre singulière.

Spinoza fut sans doute le plus virulent des héritiers de Descartes. Il sapa la position dualiste de l'auteur des "Méditations", et affirma l'unité de sustance entre la pensée et l'étendue.