En 1947, Jimmy P., un Indien Blackfoot revient de la guerre en proie à un lourd traumatisme. Son cas est un défi pour la psychanalyse. Un thérapeute en rupture de ban, Georges Devereux, va le relever et faire naître ainsi une nouvelle discipline, l'ethnopsychiatrie. C'est de cette histoire, véridique, que s'est emparée le cinéaste Arnaud Desplechin dans son dernier film. L'occasion de lui faire rencontrer l'un des plus éminents disciples de Devereux, Tobie Nathan, et de se demander avec eux si l'inconscient est culturel ou universel.

"Esther Kahn" embrasse un univers romanesque plus vaste que celui, contemporain, où Desplechin excellait jusqu'à présent. Il neutralise ainsi par avance les menaces de redites et de scléroses qui s'abattent souvent sur les jeunes cinéastes français, même les plus doués.

Huit ans après "Esther Kahn", le cinéaste français est à nouveau en compétition avec "Un conte de Noël", où règnent Catherine Deneuve et Jean-Paul Roussillon.

Le cinéaste de ″Rois et Reine″ s'est inspiré de ″Psychothérapie d'un Indien des plaines″, de Georges Devereux, pour mettre face à face deux rescapés, deux renégats. Entretien.

Dans cette conversation, le philosophe américain et le cinéaste français font part de leur passion pour les films et un style d'analyse qui ne cherche pas dans les films l'illustration d'une pensée. Au contraire, le cinéma nous apprend sur nous-mêmes quelque chose que ni la philosophie ni les autres arts ne peuvent nous faire comprendre : comment croire au monde ?