En lisant la critique d'un de ses livres dans le mensuel ("A suivre") à la fin des années 80 du siècle dernier, Jerome Charyn découvre le savoir-faire en bandes dessinées des auteurs européens. L'écrivain américain n'hésite pas à contacter le rédacteur en chef de l'époque, Jean-Paul Mougin, qui le met immédiatement en relation avec François Boucq. De ce dua naîtra "Bouché du diable" et "La Femme du magicien", deux chefs-d'oeuvre parus chez Casterman. Puis le duo et tous leurs albums basculent au Lombard.

Difficile de passer outre cette « performance » de quatre cents scénarios de bandes dessinées. L'auteur de cet exploit n'est autre que Corbeyran, à qui nous avions consacré une monographie il y a de cela quelques années. L'auteur préférant répondre par écrit, nous lui avons envoyé une salve de questions avant d'engager une partie de ping-pong à distance [il réside à Bordeaux]. Nous savions qu'avec sa franchise et son honnêteté, il ne ferait pas de langue de bois et n'édulcorerait pas ses réponses.

Ce n'est pas une mais quatre actualités que l'auteur de "Broussaille" et "Zoo" nous propose en cette rentrée. Cela commence par la version grand public de "Little Nemo" que les éditions Toth lui ont initialement commandée. Viennent ensuite un "artbook" chez Champaka, qui revient sur un parcours dense et diversifié, puis un album du "Marsupilami" avec la complicité de Zldrou, et enfin une collaboration "avortée" avec le zoo de Vincennes. Rencontre avec un auteur hyperactif, sûr de son fait et au sommet de son art...

Autodidacte et étranger au milieu de la bande dessinée, Benoît du Peloux a longtemps gagné sa vie comme illustrateur dans la communication et la publicité. Si ses premières expériences dans le 9e art ne sont pas toujours de bons souvenirs, elles lui permettent de se faire la main. Jusqu'à ce qu'il croise la route des éditions Bamboo, au sein desquelles naît la série "Triple galop" en 2007. Quinze albums et un succès plus tard, Benoît du Peloux revient finalement à son premier amour inassouvi : la BD animalière.

Jordi Lafebre, c'est par exemple la rondeur délicate du dessin des "Beaux Etés", les teintes inquiètes et éloquentes de "La Mondaine" ou encore le trait sensible de "Lydie" [tous parus aux éditions Dargaud]. Si le Barcelonais compose généralement à partir des scénarios que lui offre Zidrou, il fait pour la première fois cavalier seul en publiant "Malgré tout", histoire d'amour tendre et contrariée entre deux sexagénaires, Ana la pragmatique et Zeno l'intrépide.

A 19 ans, après être venu tenter sa chance de Suisse, Derib est engagé par le studio Peyo à Bruxelles comme auteur de bande dessinée auprès des journaux spécialisés qu'étaient "Tintin et Spirou" [il travaillera sur "Le Schtroumpfissime" où, supervisé par Peyo, il créera notamment le Palais]. Pendant son temps libre, en général le matin voire toute la journée, car Peyo arrivait souvent en fin de journée avec ses propositions, il dessinait sur un coin de table un petit Indien du nom de Yakari... La suite, c'est lui qui nous la raconte!

Nan, mais franchement ... " Faiche",quoi ! Qu'est -ce qu'elle nous manque, la Bretécher. Le 10 février 2020, la "meurh" de la BD disparaissait sans crier gare. Un an déjà.

A l'heure où sortent en librairie deux nouveaux livres, petits bijoux d'intelligence, d'amour et d'humanisme, Floc'h nous accorde lors d'un inoubliable week-end à Biarritz, son nouveau (et dernier ?) port d'attache, un passionnant entretien que nous sommes ravis de partager avec vous.

Dans "La Solitude du marathonien de la bande dessinée", Adrian Tomine retrace son itinéraire avec beaucoup d'humour et de dérision. A travers une multitude d'anecdotes, en creux, il dresse le portrait de la fracture entre les auteurs indépendants et ceux travaillant pour les grosses maisons d'édition. C'est aussi le parcours du combattant d'un artiste parmi tant d'autres aux Etats-Unis. Enfin, ce n'est pas la seule facette de cet auteur attachant qui signe également régulièrement des couvertures justes et délicates du célèbre hebdomadaire "The New Yorker".

Qui est Martes Bathori ? Une anagramme, mais encore ? Auteur de bande dessinée, sculpteur de carton, céramiste et même vitrailliste, Martes est avant tout un esprit libre. La publication de "Lola, reine des porcs", aux éditions The Hoochie Coochie, et d'"Utopla Forever", chez ION Édition, nous donne l'occasion de revenir sur le parcours singulier de cet énigmatique personnage... et de livrer quelques-uns de ses secrets.

Un trait énergique reconnaissable entre mille et un humour très caustique sont les marques de Peter Arno, qui a incarné l'identité graphique du célèbre hebdomadaire "The New Yorker", des années 1940 à 1960. Une star aux Etats-Unis ! Nous vous entraînons sur les traces de ce dessinateur au tempérament fêtard, imprévisible et talentueux. Et nous espérons une vraie découverte de son travail par le public français...

Voutch nous fait rire depuis 1997, année de son premier livre autoédité, suivi par d'autres albums au Cherche Midi, reprenant peu ou prou ses parutions en presse. Et s'il nous fait glousser pour ses bons mots et son regard caustique sur la société, il nous enchante aussi par ses dessins. Son trait, ses couleurs, ses compositions et la qualité de ses détails font tout le talent de cet ancien publicitaire à l'humour décapant. C'est avec un immense plaisir que nous l'accueillons dans nos pages.