Au cours de la dernière décennie, l'Afrique a enregistré une croissance économique forte et continue. Entre 2000 et 2010, le taux annuel moyen de croissance de la production réelle s'est en effet établi autour de 5%. Si la crise financière et économique mondiale de 2008-2009 a ralenti la croissance du continent, celle-ci est restée supérieure à celle de l'économie mondiale. De multiples facteurs ont contribué à la dynamique de croissance des économies africaines depuis dix ans. Une telle situation devrait porter à l'optimisme.

A partir du nouveau millénaire, l'Afrique a enregistré un taux moyen de croissance supérieur à celui de l'économie mondiale. Pour 2014, en Afrique subsaharienne, la croissance devrait être de 5,8%. Ces performances remarquables laissent penser que le continent a atteint un tournant dans son développement et qu'il devrait dorénavant jouer un rôle plus important dans l'économie mondiale.

Le capitalisme prospère peu à peu dans l'ensemble des régions du monde. Comme un caméléon, il s'adapte à toutes les cultures et à toutes les périodes historiques. Pour Meinhard Miegel, chercheur allemand en sciences sociales, il n'est pas difficile d'expliquer ce succès, car le capitalisme convient à la majorité des gens et satisfait le plus souvent leurs pulsions les plus fortes ; son système de récompense et de sanction est simple et direct.

Les inégalités de revenu n'ont cessé d'augmenter depuis trente ans dans les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), comme le montre une étude récente de Federico Cingano. Les recherches menées par cet économiste de l'OCDE révèlent que la croissance est pénalisée avant tout par les écarts entre les faibles revenus et la moyenne. Le problème ne se situe donc pas au niveau des foyers les plus pauvres. Ce sont plutôt les 40% de ménages qui gagnent le moins qui freinent la croissance.

La lecture de la littérature académique en sciences économiques montre que, depuis quelques années, un consensus est en passe de se dessiner autour de l'idée que davantage d'égalité peut contribuer à soutenir la croissance. Ce consensus entre chercheurs ne conduit pas pour autant à plaider la cause de la redistribution. Les inégalités pourraient en effet entraver la croissance parce qu'elles aboutissent précisément à un effort de redistribution par l'impôt.

La science économique n'est pas une science exacte. Les incertitudes entourant la question de la relation entre la croissance et les inégalités viennent le rappeler à juste titre. Le lien entre l'inégalité et la performance économique semble en effet moins relever de la constance que d'une évolution aléatoire.

Le creusement généralisé des inégalités de revenu au cours des dernières années a donné lieu à la publication de nombreux travaux de recherche qui tous cherchent à évaluer les conséquences potentielles de ces dernières pour nos sociétés et nos économies. Le succès international rencontré par "Le Capital au XXIe siècle" de l'économiste français Thomas Piketty, directeur de recherches à l'EHESS et professeur à l'Ecole d'économie de Paris, confirme l'intérêt majeur accordé désormais à cette question, en particulier aux Etats-Unis où l'ouvrage est devenu un véritable best-seller.

Selon les dernières prévisions du ministère du Développement économique, la croissance potentielle de l'économie russe est évaluée à moins de 3% en 2015. Ce chiffre est inférieur au taux moyen annuel enregistré entre 1999 et 2008 (7%) et à l'objectif de croissance à moyen terme fixé à 5% par le gouvernement. Si la croissance est entravée par des éléments conjoncturels, son atonie est surtout due à des problèmes structurels, comme l'inefficacité énergétique (surconsommation d'énergie par rapport au produit intérieur brut (PIB) et fortes émissions de gaz à effet de serre (GES)).

Seule l'élévation du niveau général du taux d'investissement en Europe peut, selon les auteurs, aider l'Union européenne (UE) à retrouver une croissance durable et de qualité, au-delà du rebond conjoncturel de 2013. Les objectifs 2020 inscrits dans le paquet Climat-Energie de l'UE et l'opportunité offerte par la conférence de Paris sur le climat de décembre 2015 constituent les bases d'un programme ambitieux.

Selon la Banque mondiale, la croissance économique en Afrique devrait s'accélérer, à commencer par la région subsaharienne où elle devrait atteindre en moyenne 5% au cours des prochaines années. La Chine compte profiter de cet essor : en 2014, elle a réalisé des investissements d'une valeur de 28 milliards de dollars sur ce continent. Pour 2015, on s'attend à une augmentation très importante des activités publiques chinoises dans plusieurs pays africains, notamment dans le domaine des ressources énergétiques, de l'agriculture, des services Internet et de la protection de l'environnement.

En 2014, la croissance économique en Chine a été de 7,4%, la plus mauvaise performance depuis 1990. Selon le pire des scénarios, la baisse devrait se poursuivre jusqu'à ce que la croissance s'établisse à 5% entre 2016 et 2017. Les limites du modèle de croissance chinoise (baisse durable de la demande extérieure, hausse du coût du travail, accroissement des inégalités, renforcement de la contrainte environnementale, surcapacités de production, etc.) semblent cette fois être atteintes.

Aux Etats-Unis, depuis la Grande Récession, si la reprise a été vigoureuse, elle a été également erratique. Profitant d'une conjoncture internationale désormais favorable, la plupart des économies européennes ont aussi renoué avec la croissance, mais celle-ci est encore fragile. Le Japon, en dépit d'efforts considérables déployés par le gouvernement, est dans la même situation. Quant aux grandes économies émergentes, qui auraient dû servir de moteurs à la croissance mondiale, elles ralentissent ou se contractent.