Notre décennie est marquée par un processus de moralisation de la vie publique où la traque aux conflits d'intérêts est devenue une véritable cause nationale. La culture de la transparence remodèle les moeurs et les pratiques au sein des institutions.

Avec sa rigueur journalistique, mais également sa propre nostalgie (celle de la génération Mitterrand), le grand reporter au "Monde" Anne Chemin retrace le parcours des récits sur la vie cachée du président français.

Si le recueil du renseignement s'est indéniablement modifié au fil des siècles, notamment du fait des révolutions technologiques, le recours à des sources humaines demeure une constante, aujourd'hui trop souvent négligée, mais toujours indispensable.

2010, 28 novembre. Le Monde choisit de divulguer certains documents diplomatiques confidentiels, subtilisés aux Américains par le site Wikileaks. Une publication, au nom de la transparence et de la démocratie, qui n'a pas fait l'unanimité.

La découverte des 11,5 millions de fichiers du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca crée un début de controverse. Certains s'interrogent sur l'origine des fuites ainsi que sur le caractère des accusations.

Après la sortie du film d'Oliver Stone sur le célèbre lanceur d'alerte, le débat sur sa grâce présidentielle fait rage, y compris au sein du "Washington Post", auquel les informations fournies par Snowden ont pourtant valu le prix Pulitzer en 2014.

Réfugié à l'ambassade équatorienne à Londres depuis 2012, Julian Assange a profité de l'élection d'Emmanuel Macron pour attirer une fols de plus l'attention sur lui. Le fondateur de WikiLeaks, sous le coup d'un mandat d'arrêt européen pour un viol présumé en Suède, s'est demandé, le 9 mai 2017 sur Twitter, si Marine Le Pen n'a pas "perdu à cause du sexisme"... Avant d'ajouter, via le même réseau social : "D'abord Hillary, maintenant Marine.

La commission japonaise d'investigation sur l'accident de Fukushima fait ressortir la collusion entre le gouvernement, les agences de contrôle et l'opérateur de la centrale, au détriment de la sécurité publique.

Mi-octobre 2013, le Haut Conseil des biotechnologies délivrera, à la demande du gouvernement, un avis sur les modalités d'accès des citoyens aux données brutes des dossiers d'évaluation des organismes génétiquement modifiés.

A l'ère du numérique, il est bien difficile de garder un secret. Si elles veulent survivre à cette transparence sans précédent, les institutions et les entreprises devront évoluer et s'adapter.