La France est devenue l'une des plaques tournantes du trafic de Subutex, un produit de substitution à l'héroïne officiellement préconisé pour le sevrage mais détourné par les revendeurs de drogue. Quel est son mécanisme d'action ?

Le trafic des stupéfiants met enjeu 295 milliards d'euros par an selon l'ONU, plus que le PIB de Singapour ou de la Finlande.

Dopés par la multiplication des conflits, la production, la consommation et les trafics sont en expansion vertigineuse. Au point, expliquent Alain Labrousse et Michel Koutouzis, de l'Observatoire géopolitique des Drogues, que le monde ne peut déjà plus se passer de l'argent sale.

Depuis plus de trente ans, Raymond Kendall combat les trafiquants de drogue. Secrétaire général d'Interpol depuis 1985, auparavant numéro deux de la brigade des stupéfiants de Scotland Yard, il connaît mieux que personne le trafic de stupéfiants.

"Malgré des discours incantatoires, il n'y a pas de véritable volonté politique de venir à bout du trafic. Chaque fois que la lutte contre la drogue entre en conflit avec les intérêts économiques ou géostratégiques des pays occidentaux, cette fameuse guerre® passe au second plan".

Il avait échappé à la peine de mort après avoir assassiné un enfant. Le libéré conditionnel le plus célèbre de France a replongé, pour trafic de haschisch.

Toutes considérations éthiques et psycho-sociologiques mises de côté, [les auteurs] explorent ici, d'un strict point de vue économique, quelle pourrait être la politique la plus efficace vis-à-vis de la production, de la distribution et surtout de la consommation de drogue, à la fois pour les toxicomanes et pour la collectivité.

Si le problème de la prohibition et de la lutte contre la drogue a suscité depuis longtemps une abondante littérature aux Etats-Unis, il ne s'est vraiment imposé en Europe que plus récemment, donnant lieu toutefois depuis une décennie à de nombreux travaux en langue française qu'analyse ici Michel Schiray...