L’attaque mortelle d’un transport pénitentiaire le 14 mai 2024, suivi d’un rapport cinglant du Sénat sur une France “submergée” par les trafiquants de drogue, révèle l’échec de l’État face à ce secteur illicite, estime la presse internationale.

À Marseille, les règlements de comptes sont devenus des « narcomicides ». Plus précis, ce terme désigne les assassinats liés au trafic de stupéfiants : 49 en 2023 dans la cité provençale. Les plus exposés sont les petites mains - guetteurs, vendeurs -, souvent de très jeunes hommes. Le président de la République accable les familles tandis que le ministre de l'Intérieur s'enorgueillit de très médiatiques opérations « Place nette ». Des coupables pourtant ne sont jamais inquiétés : la pauvreté et l'abandon par l'État de ces quartiers.

Le terme «drogue» désigne un produit psychoactif, naturel ou synthétique, utilisé par une personne en vue de modifier son état de conscience ou d'améliorer ses performances, selon l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). Dans le langage commun ou juridique, la «drogue» renvoie aux substances illégales, par opposition à d'autres substances tels l'alcool, la nicotine ou les médicaments psychotropes. Les enjeux de la lutte contre les marchés de la drogue sont multiples : santé, tranquillité publique, criminalité violente, corruption des douaniers et des policiers.

Il y a ceux qui ont besoin de leur petit joint avant d'aller dormir, et ceux qui ne peuvent pas vivre sans leur dose. Le confinement mène la vie dure à tout ce que la France compte d'accros aux substances illégales. Ainsi qu'à ceux qui les fournissent.

Alors que les violences policières font la une, une autre histoire, bien différente, embarrasse également l'institution : en février prochain aura lieu le procès dit de la "BAC du XVIIIe", dans lequel six fonctionnaires de la brigade anticriminalité sont mis en examen pour des faits de corruption. Une affaire qui aura gâché la vie d'Aymen Ibrahim, un émigré égyptien qui passait par là et qui ne cesse, depuis, de clamer qu'on l'a piégé.

Le trafic de cocaïne venu d'Amérique du Sud se propage en Europe, avec son cortège de crimes et sa corruption. Et la France n'est plus épargnée. Enquête sur ce que les magistrats appellent désormais la "peste blanche". Depuis quelques années, Dubaï est la base arrière des plus gros narcotrafiquants français. Entre voitures de sport, appartements luxueux et bars à chicha, ils y blanchissent leur argent en toute impunité. Mais le vent commence à tourner.

Pendant deux ans, un trentenaire sans emploi a joué les factotums pour un réseau criminel du Havre. La spécialité de l'organisation ? Les sorties de drogue du port normand, principale porte d'entrée de la poudre blanche en France. Devant les policiers, il a décidé de tout raconter.

Depuis des mois, la cité phocéenne connaît une vague de règlements de comptes liés au trafic de stupéfiants. Dans les quartiers Nord, les jeunes sont les victimes de réseaux puissants. Pourtant, certains refusent de céder au fatalisme.

Jamais la richesse et le pouvoir du crime organisé n'ont été aussi importants, s'inquiète un rapport d'Europol. A côté des structures traditionnelles pullulent désormais, du Maroc au Nigeria, des mafias « émergentes ». Enquête. Sommaire. Les secrets des nouveaux mafieux. Calabre. La 'Ndrangheta, criminels sans frontières. Maroc. Cannabis, meurtres et club de foot. L'essor des multinationales du crime organisé.

A chaque vol Cayenne-Paris, elles sont une dizaine. Jeunes, inconscientes du danger, des « mules » décollent pour la métropole le ventre bourré de capsules de cocaïne. Si l'une d'elles cède, le risque est mortel. Façon roulette russe, ces Guyanais prennent un aller simple pour l'enfer ou pour le paradis. Un paradis estimé à quelques milliers d'euros, une fortune pour ces recrues précaires. Policiers, juges et douaniers sont débordés par l'ampleur du trafic... Des rives du fleuve Maroni à l'aéroport d'Orly, voyage sur la route des passeurs de « blanche ».

Plus d'un milliard d'euros, c'est la somme que brassent chaque année les trafiquants de cannabis en France. Alchimistes du marché de la drogue, ils sont passés maîtres dans l'art de changer l'herbe et la résine en or. Mais une fois la marchandise écoulée, comment rendre l'argent sale plus blanc que blanc ? En s'appuyant sur un réseau d'intermédiaires déployé sur trois continents. De l'Inde au Maroc, des petites mains de Seine-Saint-Denis aux évadés fiscaux des beaux quartiers parisiens, le circuit du blanchiment traverse des mondes que tout oppose. Impunément ?