Cette Constitution est une avancée historique pour l'Europe. Sans elle, l'Union risque d'exploser ou de se bloquer dans les dix années qui viennent ; le nombre de ses membres, ses diversités, sont une formidable richesse, mais aussi une source de désaccords.

Institutions, élargissement, budget : depuis que les Français et les Néerlandais ont rejeté le projet de Constitution, les dirigeants européens se divisent sur les moyens de relancer l'Union. Dans chaque pays pourtant, des idées sont lancées. Petit tour d'horizon dans la presse de nos voisins.

Malgré la panne constitutionnelle et les incertitudes de l'élargissement, de nouveaux projets concrets prennent forme. C'est le constat optimiste que l'on peut faire du dernier sommet européen.

Après le jubilé réussi à Berlin, la présidence allemande veut s'attaquer au Traité constitutionnel. Objectif céder aux Néerlandais, amadouer Tchèques, Polonais et Britanniques, et prier pour un président Sarkozy.

En juin 2007, les Vingt-Sept parvenaient à un compromis qui, de facto, enterrait la Constitution. Pour "El Pais", ce texte abscons et antidémocratique est néanmoins une chance pour l'avenir.

Réuni à Bruxelles les 21 et 22 juin 2007 pour tracer les grandes lignes du traité qui remplacera la Constitution européenne, le Conseil européen devra surmonter l'opposition des Polonais, des Tchèques et les Britanniques.

L'accord que les Vingt-Sept ont conclu à propos du prochain traité européen consacre le retour de l'équilibre des puissances au détriment de la construction de l'Europe, regrette l'éditorialiste italienne Barbara Spinelli.

Le traité sur lequel les Vingt-sept se sont accordés à Lisbonne le 19 octobre 2007 va permettre de relancer l'Union. Mais celle-ci pourrait être affaiblie par la volonté des dirigeants européens d'éviter les référendums.

Le non au référendum a marqué la fin d'un rêve : celui d'une communauté homogène. C'est la fin d'un modèle, mais ce n'est pas la fin de la dynamique européenne : on peut imaginer et vouloir une Europe à géométrie variable - à condition que chaque Etat commence par se réformer lui-même.