Rencontrer Eastwood, c'est à la fois rencontrer une légende d'Hollywood et retrouver un visage si familier, si proche, que le contact est immédiat. Eastwood apparaît secrètement, en toute simplicité, le sourire rayonnant. Il a l'oeil vif, la voix un peu cassée qu'on lui connaît déjà, quelque chose de ralenti, de détendu, pas de trace des sourcils froncés striant son front dans ses rôles de durs. Sa gentillesse est désarmante.

"Mystic River". Ce beau titre, riche d'évocation, cache un film secret, sur le secret. A Cannes, sa simplicité déconcerta certains, et le palmarès le négligea. On peut penser que les quelques mois passés permettront un accueil plus attentif : il le mérite.

Un film pour eux, un film pour soi : Clint Eastwood a longtemps alterné commandes des studios et projets personnels.

Film de boxe, "Million Dollar Baby" ? Pas uniquement. Film à combustion lente et double détente, comme toujours chez Clint Eastwood : initiation d'une jeune championne (Hilary Swank) par un vieil entraîneur (Eastwood) et surtout médiation sur l'indirect, la profondeur, l'endurance du désir de filiation.

Février 1945 : six soldats américains hissent la bannière étoilée au sommet d'une île japonaise et entrent dans l'histoire, mais refusent d'être tenus pour des héros. A Pascal Mérigeau, Clint Eastwood raconte la genèse de "Mémoires de nos pères", coproduit par Steven Spielberg.

Après "Mémoires de nos pères", voici "Lettres d'Iwo Jima", où Clint Eastwood s'intéresse au même épisode sanglant de la guerre du Pacifique, mais cette fois du point de vue de l'armée japonaise. Une expérience unique en son genre.

Jamais un de ses films n'a connu autant de succès et déclenché de telles polémiques. Le cinéaste explique pourquoi il a retracé l'histoire du plus grand tireur d'élite de l'armée américaine.

Honneur rare, très rare même. Le grand réalisateur dont le film L'Echange en compétition à Cannes, sort sur les écrans avec Angelina Jolie, nous reçoit dans ses bureaux de Malpaso, en Californie

Consacré par les oscars, "Million Dollar Baby" est l'un de ses meilleurs films, et l'un de ses meilleurs rôles. A 74 ans, voilà Eastwood dans la légende. Retour avec lui sur 50 ans d'une carrière atypique.