Un portrait poétique de l'écrivain belge Jean-Claude Pirotte (1939-2012). Ancien avocat et poète, l'écrivain maudit a reçu le prix Victor-Rossel en 1986 pour Un été dans la combe et le prix Goncourt de la poésie en 2012 pour l'ensemble de son oeuvre.

Le dossier interroge la belgitude de quatre jeunes écrivains, J.-F. Dauven, K. Görgün, G. Polet et B. Quiriny, dont on dresse le portrait. Pour chacun, une biographie, un entretien ainsi qu'une analyse du dernier ouvrage paru sont fournis. Suit un cahier critique spécialement consacré à la Belgique.

Numéros en texte intégral sur : http://textyles.revues.org/

M. Lamy évoque ses souvenirs d'enfance dans la région condrusienne à travers des personnages atypiques qui ont imprégné sa mémoire : mère Courage, son grand-père paternel, sa grand-tante Béatrix, parrain Joseph, etc.

C'est quoi, être écrivain ? Dans sa préface, Jean Claude Bologne relève les trois termes qui fondent et justifient cette drôle d'activité, selon Michel Host, dans ces méditations vagabondes : le plaisir, la nécessité et la sincérité. Plaisir, forcément premier, de jouer avec les mots, la langue. Nécessité de répondre à une injonction mystérieuse. On écrit parce qu'une histoire, un poème, un roman demandent à naître ; « les racines veulent puissamment leur arbre, sans savoir ce qu'il sera, quelle forme il prendra ». Sincérité, non d'une impossible et d'ailleurs inutile vérité biographique (l'écrivain ment comme il respire) mais des moyens mis en œuvre pour répondre à la volonté d'être du texte. Ne pas vouloir récupérer, utiliser une histoire, un sujet, une inquiétude, un élan qui poussent pour servir une idée, une cause, et moins encore un plan de carrière. On ne dirige pas un texte, on épouse au mieux son rythme, le laissant nous mener où lui veut aller. « l'êtrécrivain » est ainsi tout à la fois un essai et un autoportrait de l'homme en écrivain, avec son bagage de vie, ses convictions qu'on peut ou pas partager, sans que l'introspection – sincère, justement – perde rien de sa passionnante pertinence.

Ecrire et vivre de son écriture... Dans ses cartons, quelques manuscrits envoyés à différents éditeurs avec toujours la même réponse - quand réponse il y a - Non ! Ce journal rapporte sans concession ses tentatives, espoirs, doutes, déceptions et témoigne de son passage d'écrivain lambda dans un monde féroce. Sous forme de journal, le narrateur relate six mois de ses espoirs, de ses doutes et de ses déceptions d'écrivain, toujours en attente d'une réponse de la part des éditeurs, entre tentatives poétiques et rencontres intimes. ©Electre 2021 Né il y un demi-siècle, ayant grandi à Bruxelles, rien ne prédestinait Eric Neirynck à l’écriture quand il est tombé dedans il y a plus de dix ans par la faute d’un jeune éditeur français. Depuis il a publié plusieurs nouvelles, romans et participé à différentes revues et magazines.

Werner Lambersy écrit des poèmes qui surgissent la nuit sur le plafond de sa chambre. Ils tombent un à un dans sa bouche ouverte comme une douche glacée. La poésie est une pensée qui pense la langue qu'on ne voit pas, avec celle qu'on voit. Une poésie qui ne se pense pas est un cirque de mots qui ne font plaisir qu'aux applaudissements des oreilles. Ici, ce dialogue formidable entre le poète compagnon, Flamand-ciseau du souffle, et le psychanalyste Philippe Bouret reste un des témoignages les plus pertinents sur le sens de la parole de notre siècle. Le poète qui n'a pas crié en venant au monde, maintenant fait crier ce monde pour l'inviter à naître. En naissant, la parole rencontre l'enfer ou l'envers, car la poésie reste un défaut de langue. Ici, le poète va donc se souvenir de ses naissances et de ses résurrections. Enfant de la guerre, il devient dans un renversement, un enfant de l'amour, et des mots qui traversent l'amour. Le poème est encore cette langue arrachée à ce père ss qui fait confectionner pour son enfant de trois ans un costume d'officier en papier crépon et croix gammée. Une photo aussi de ce pont qui explose à Anvers-Envers juste après son passage dans les bras de sa mère juive. La poésie n'est que le souvenir conscient de ce qui va venir. Elle est donc un instant de décalage pour traverser un pont que la résistance va faire sauter. Philippe Bouret interroge, depuis le lit debout et réveillé de la psychanalyse, le squelette et la chair métaphysique d'un poète essentiel de notre temps. Échappé de la haute clairvoyance de l'amour, ce livre est une leçon d'humanisme pour les enfants qui viennent, un cordon ombilical autour du cou que l'on défait comme pour un pendu qui voudrait s'échapper par le plafond. Un grand jeu de mot ou de mort. Quand Jacques Lacan parle de la séance analytique et du transfert, il insiste sur l'effet de poésie. L'amour est donc un mot détourné de son objet qui invente le poète comme sujet. Une traversée de notre temps où nous crions debout sur les épaules d'un mot qui espère une espérance désespérée. Une grande ligne de fond. Philippe Bouret est psychanalyste à Brive-la-Gaillarde et auteur de plusieurs ouvrages. Il est Membre de l'École de la Cause freudienne (ECF) et de l'Association mondiale de psychanalyse (AMP). Il est enseignant à la Section clinique de Clermont-Ferrand et Membre de l'Association de la Cause freudienne Massif-Central. Il a participé aux travaux du Groupe franco-algérien du Champ freudien de 1997 à 2005 (Paris) Co-rédacteur en chef et créateur de La Fibule (Billet du GFA) Délégué aux cartels pour l'ACF-MC et Membre de la Commission des cartels de l'ECF de 2013 à 2015 Il a publié plusieurs articles et entretiens dans les revues du Champ freudien tels Lacan Quotidien, Le Poinçon, la Lettre mensuelle, etc. Et dans d'autres revues et journaux.

R. Vaneigem retrace son parcours intellectuel et témoigne de sa participation à l'Internationale situationniste : l'effervescence mentale du mouvement, ses idéaux, le quotidien de ses membres, les raisons de sa dissolution en 1972 et la pérennité de son programme jusqu'au début du XXIe siècle.