Le Cahier vert, - ainsi baptisé par Barbey d'Aurevilly, et sans doute abusivement intitulé « journal » par la plupart des biographes et des commentateurs de Maurice de Guérin - a recueilli, de 1832 à 1835, les « paysages et impressions » qui, du ciel languedocien du Cayla aux ciels bretons de La Chênaie, de Ploërmel ou du Val de l'Arguenon, composent, au miroir de la vie intérieure, le réseau de « symboles » et de « correspondances » à travers lesquels l'auteur du Centaure et de La Bacchante a conduit la quête obstinée de sa propre « poétique ».

Armand Lanoux a mené une carrière littéraire à son image, fondée sur la volonté, le travail et la ténacité. Tout étonné par une réussite qui ne doit pas grand chose au hasard, il a ramassé une bonne brassée de lauriers. Après son premier roman publié en 1943, la Canadienne assassinée, c'est le début d'une oeuvre importante : la Nef des fous (Prix du roman populiste), les Lézards dans l'horloge (Grand Prix de la Société des Gens de Lettres), le Commandant Watrin (Prix Interallié), Quand la mer se retire (Prix Goncourt). Armand Lanoux est également l'auteur d'essais et de biographies : Bonjour, Monsieur Zola - Paris 1925 - 1900, la Bourgeoisie absolue - Une histoire de la Commune de Paris - Madame Steinheil ou la connaissance du Président, etc. Elu membre de l'Académie Goncourt en 1969, Secrétaire Général depuis 1971, il y a rejoint ses pairs avec le même plaisir de marin qui l'habitait lorsqu'il entrait dans les eaux apaisées du part de Saint-Jean-Cap-Ferrat après avoir essuyé un bon grain de tempête sur son voilier blanc, le Bel Ami III, nommé ainsi en hommage à Maupassant.