Depuis 1968, malgré trois grandes lois principales et de nombreuses réformes intermédiaires, les problèmes de l'enseignement supérieur reviennent régulièrement au centre de l'actualité et suscitent débats, controverses et conflits. Les élites gouvernantes acquises à la nécessité des réformes démontrent en fait leur impuissance relative à les mettre en œuvre ou leur incapacité à anticiper sur les évolutions.

En matière de sélection des élites, le modèle des conventions d'éducation prioritaire de Sciences Po n'a pas vraiment essaimé en France. Aujourd'hui, la matrice de formation de nos élites fait face à deux risques, se refermer sur elle-même socialement, d'une part, et intellectuellement si elle ne parvient pas à se réformer davantage, d'autre part. C'est du moins ce qui ressort d'une comparaison internationale systématique de nos performances en matière d’équité, mais aussi de nos performances dans la mondialisation.

Depuis la rentrée, la nièce de Marine Le Pen étrenne ses nouveaux habits : ceux d'une directrice d'un institut politique à Lyon. Une drôle d'école qui ambitionne de former les futurs dirigeants de "la vraie droite".

Bien que subventionnées par l’État, les écoles sous contrat peuvent « trier » leurs élèves : une exception française née d’une longue histoire mais source d’une profonde inégalité.

En formant à la fois les cadres conservateurs et ceux de l'extrême droite, l'établissement parisien veut contribuer à la « guerre des idées ».

Quels lycées ont été fréquentés par la plupart des personnalités politiques de premier plan depuis cinquante ans ? En tête de liste, deux établissements parisiens : Janson-de-Sailly pour le public, Stanislas pour le privé.

Le constat paraît évident : le personnel politique de 2024 semble à des années-lumière de celui qui était aux manettes du temps de De Gaulle ou de Mitterrand. Comment en est-on arrivés là ? Sommaire. En politique aussi, le niveau baisse. Une assemblée dépolitisée. Deux époques... deux langages.

Au départ, une plate-forme censée donner aux terminales un accès équitable à toutes les formations. Au final, une énorme source de stress pour parents et élèves. Pour tous ? Dans les prestigieux lycées parisiens, on semble maîtriser davantage les stratégies à adopter pour intégrer les filières les plus sélectives.

Destinés par leur naissance à devenir l’élite romaine, les fils des grandes familles patriciennes et plébéiennes recevaient une éducation rigoureuse, qui les préparait à accomplir la prestigieuse "carrières des honneurs" à la suite de leurs ancêtres.

Enarque et directeur de l'Institut d'Etudes politiques de Paris, Frédéric Mion dit oui à la réforme et défend le modèle de mixité sociale mis en place par Sciences-Po depuis dix-huit ans.

Alissa Descotes-Toyosaki mena des recherches sur l'empereur du Japon Akihito. Elles commencèrent dans les écuries, celles où le souverain, alors étudiant à l'école de Gakushuin, passa de nombreuses et belles heures. L'information lui fut transmise par sa mère, entrée dans cet établissement prestigieux grâce à son grand-père, professeur de droit. Institution unique située à Mejiro, au coeur de Tokyo, l'école fut fondée par l'empereur Komei en l'an 1847 pour éduquer la famille impériale. Quatre générations d'empereurs sont passés sur ses bancs depuis 1908.