"Moi, je sais, depuis le début, ce qui se passe : quand le coeur souffre, le corps traduit, d'une manière ou d'une autre. A force de ravaler, ravaler sans jamais dire, à force de garder les lèvres verrouillées, j'ai fini par m'automutiler. Une sorte d'anorexie des sentiments." (Quatrième de couverture) Un récit sensible sur l'impossibilité d'une adolescente à parler, s'exprimer, à affirmer ce qu'elle est, ce qu'elle veut dans sa vie, servi par une écriture vive, sans détour, un récit initiatique sur la nécessité de s'affirmer par la parole. (www.lamartiniere.fr)

4ème de couv. : "Lambeaux est un récit autobiographique dans lequel Charles Juliet évoque sa mère qu’il n’a pas connue - morte de faim après huit ans d’enfermement abusif en hôpital psychiatrique - et le rôle que, malgré cette absence, ou à cause de cette absence, elle a joué dans sa vie d’homme et dans sa formation d’écrivain. Dans un second temps, il nous relate son parcours : la famille adoptive, l'enfance paysanne, l'école d'enfants de troupe, puis les premières tentatives d'écriture, lesquelles vont progressivement déboucher sur une toute autre aventure : celle de la quête de soi. Une descente aux enfers sera le prix à payer pour qu'un jour puisse éclore la joie grave et libératrice de la seconde naissance. Dans cette démarche obstinée il trouve la force de se mesurer à sa mémoire pour en arracher les moments les plus enfouis, les plus secrets, et les plus vifs. L’auteur devient son propre historien et nous livre un texte « pour finir encore ».

Le déroulement de ce récit autobiographique correspond à la vingtaine d'années qui sépare l'âge dit de raison et l'entrée véritable dans l'âge adulte ; une sorte de spirale où évoluent également des figures (celle du père, celles des grands-parents), où ont lieu des scènes capitales dans l'histoire d'un enfant ou d'un adolescent.

"La plupart des gens ont oublié quelle sorte d’âme on possède à six ans, à huit ans, à douze ans. On tient pour acquis que l’enfant n’est que l’esquisse de l’homme. Or ce n’est pas vrai. J’ai tâché de peindre un enfant totalement enfantin, à la manière dont Jack London peignait les chiens de traîneau, en me mettant dans sa peau, qui n’est pas la mienne. Ou plutôt qui n’est plus la mienne, car Jeannot, le héros de ce livre, c’est moi, de six à treize ans. Je n’ai rien oublié de ce temps, et ce que je croyais avoir oublié a resurgi, intact, dans ma mémoire. Ce livre s’arrête quand j’ai treize ans. Treize ans est l’âge où finit l’enfance, où l’on devient adolescent, c’est-à-dire homme, et où l’on perd mystérieusement toute l’intelligence dont on jouissait jusque-là. J’ai eu très nettement, alors, un sentiment de régression intellectuelle et sentimentale. Bref, je suis devenu bête. Peut-être n’est-ce qu'aujourd’hui que je suis enfin redevenu Jeannot ? Il aura fallu du temps !" Jean Dutourd

Au début du XXe siècle, naissent à Paris deux jeunes filles, Françoise Dolto (1908-1988) et Elisabeth Lacoin (1907-1929), l'amie d'enfance de Simone de Beauvoir. Grâce à leurs correspondances et à des documents variés, les auteures ont retracé les parallélismes de ces deux vies, mettant en avant l'éducation bourgeoise donnée aux filles à la veille de la Seconde Guerre mondiale.